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Paroles du curé
Homélie du 20ème Dimanche du temps ordinaire
Homélie du 20ème Dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 758 mots

Homélie du 20ème Dimanche du temps ordinaire

20ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE   A

 

          L’évangile de ce dimanche est l’antithèse du massacre qui s’est produit en Catalogne cette semaine.

 

          Son enseignement est à l’opposé du terrorisme qui vise et qui tue.

 

          Pourtant, Jésus avait bien cantonné, limité sa mission de Sauveur, au début de sa vie publique : il se croyait envoyé exclusivement au peuple juif, au peuple élu depuis Abraham.

 

          Donc cette maman éplorée face à la grave maladie de sa fille, n’avait que peu de chance d’être écoutée par Jésus car elle était étrangère, païenne et non juive. Effectivement celui-ci est dur avec elle. Il la traite même de chien et lui rappelle qu’il ne doit pas gaspiller son temps et son message, ni se gaspiller lui-même, se comparant à un festin offert aux seuls juifs.

 

          Et tout aurait pu s’arrêter là. Pire même, les disciples du Christ, exaspérés par les cris de pitié de cette maman étrangère, sont à deux doigts de la chasser de là ; voire de la violenter…

 

          Comme les intégristes islamistes ont choisi le terrorisme et la mort de celui qui est différent ; n’hésitant pas à user de stratagèmes odieux, inhumains, sanglants pour nettoyer la place des païens du monde moderne.

 

          Mais l’évangile nous montre un étonnant rebondissement. Un moment précieux : Cette femme touche Jésus aux entrailles ; il ne peut pas la rabrouer ; elle exprime avec tant de conviction sa douleur de mère et tout autant sa confiance en Jésus pour obtenir de lui, telle une miette de pain, un peu de son amour de Sauveur.

 

          Alors éclatent les préjugés et les principes qui empêchent le véritable amour. C’est Dieu qui est présent dans cette rencontre en Jésus et la Cananéenne, Dieu qui bouleverse toutes les logiques humaines ; et Jésus change d’avis.

          Dès lors, son geste ouvre l’humanité qui le suit, donc nous, à toutes les audaces.

          Désormais, plus aucun principe moral ou théologique, plus aucune règle ne justifie de refuser à l’autre, un regard, une place ou un considération sincère et bienveillante.

          Or les entreprises terroristes ne savent pas regarder ainsi les autres êtres humains. Il n’y a pas, il n’y a plus de rencontre. Dieu est absent quoiqu’elles en disent.

          C’est justement là le nœud du problème : pas de compassion, pas d’écoute, pas de prise en compte des souffrances de leurs contemporains. Seul compte l’extermination.

          Sans donner de solutions pour éradiquer de telles barbaries, mais en tant que croyants, que disciple du Christ et à son école, je crois que tout redeviendra apaisé quand la vie des deux côtés de la barrière sera respectée.

Et tout d’abord, comment ont été regardés, considérés dans leur enfance et leur jeunesse ceux qui sont devenus des inhumains ? Avons-nous été humains avec eux ? Les avons-nous suffisamment considérés par notre accueil, notre écoute, notre regard, notre compassion, notre choix d’urbanisation, notre façon d’être chrétiens en dialogue ou pas avec les autres religions ? et notre arrogance d’enfants gâtés à l’ego écrasant qu’a-t-elle produit ?

 

          Ensuite, prions-nous suffisamment pour eux, oui pour nos ennemis, comme le demande le Christ, afin qu’ils changent d’attitude ? Qu’ils adoptent une façon de vivre et de penser nouvelle où l’autre, le différent, la Cananéenne d’aujourd’hui, peut les bouleverser, parce que l’autre souffre aussi, parce que l’autre cherche sa place dans le monde aussi, parce que nous sommes tout autant déstabilisés qu’eux face aux défis d’aujourd’hui, et aux évolutions galopantes qui nous dépassent.

 

          Le pape Benoit XVI soulignait le paradoxe de notre temps : « Le monde globalisé nous rapproche technologiquement mais ne nous rend pas davantage frères ».

 

          Et bien c’est à cette fraternité que nous sommes tous appelés, les bons comme les méchants, les pacifistes comme les violents, car il n’est jamais trop tard pour qu’un déclic se produise dans les cœurs, comme dans celui du Christ devant la maman Cananéenne. Et cette fraternité est en panne aujourd’hui… gangrénant nos sociétés et mettant en péril le vivre ensemble… mettant entre les mains de certains jeunes des armes sophistiquées ou de simples objets courants érigés en armes de guerre.

 

          Mais quel chemin de remise en question cela demandera ! quels tâtonnements seront nécessaires !

quels dérapages vont encore sévir !

 

          Mais Dieu ne désespère jamais d’aucune de ses créatures. Il donne à chacune et à chacun les miettes qu’il peut consommer ou le pain nourrissant de son amour.

          C’est mon espoir, mon espérance, mon intime conviction.

          Rien n’est simple. Dieu seul est grand.

 

                                                                     Amen. 

"Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon."
"Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon." © ND de la Bidassoa
"Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon."
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