20ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A
Hier et aujourd’hui, les textes d’Evangile nous ont fait et nous font rencontrer des femmes :
= Hier, fête de l’Assomption, une femme âgée Elisabeth ; et une toute jeune fille la Vierge Marie. Toutes les deux sont enceinte et se rencontrent.
= Aujourd’hui, une Cananéenne et sa fille malade.
Quel lien entre ces deux évangiles ?
Apparemment aucun…
Pourtant, il me plait d’attirer votre attention et la mienne (du coup) sur quelques simples points de méditation dans une homélie qui sera courte… à la différence de celle d’hier.
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La Cananéenne était une païenne, une étrangère qui supplie Jésus pour son enfant malade ; apparemment le Christ n’était pas venue pour elle mais seulement pour le peuple d’Israël. Au départ, il la rabroue en la traitant de « petit chien ». Et finalement, il se laisse toucher par sa foi.
= Je vous invite à porter dans votre prière toutes les femmes étrangères, du moins celles qui sont différentes de nous, qui aspirent au bonheur dans leurs difficultés : les mamans qui veillent avec angoisse sur la santé de leurs enfants, les mamans qui ont perdu leur enfant, les femmes qui sont obligées de fuir leur pays, celles qui se jettent dans des bateaux de fortune au risque de mourir d’étouffement, celles aussi qui sont renvoyées dans leurs pays faute de papiers.
Je les imagine toutes, à un moment de leur vie éprouvée, crier vers le ciel : « Prends pitié de moi, Seigneur. »
Elisabeth, elle, c’est la femme âgée qui n’espérait plus mais finalement se trouve enceinte. Elle porte avec joie celui qui sera le plus grand et le dernier des prophètes, Jean le Baptiste, le cousin de Jésus.
= Avec Elisabeth, nous pensons aux mamans qui vivent des surprises heureuses dans leur vie, dont l’existence est en progression positive, dont les enfants sont heureux, réussissent leur vie, dont certains vivent une vocation dans l’Eglise ou dans la société. Quand l’enfant est heureux et rayonnant, la maman est heureuse et rayonnante.
Marie, c’est la toute jeune fille de Galilée, toute belle et pure, la Vierge choisie par le Seigneur pour une belle mission de femme : porter et mettre au monde le Sauveur du monde. Enceinte, elle a visité avec entrain sa cousine Elisabeth et l’a servie durant trois mois.
= Avec Marie, nous pensons aux jeunes mamans qui vont accoucher ou dont l’enfant est encore petit et qui vivent leur rôle de maman comme un « oui » à la vie ; un « oui » à la « société », un « oui » à l’Eglise – malgré les vents contraires qui agitent notre siècle. Notre Dieu est le Dieu de la vie qui est même plus fort que les peurs et que la mort.
= Avec Marie, nous pensons aussi aux femmes choisies par Dieu pour apporter à l’Eglise leur complément à la figure masculine habituelle : qu’elles soient religieuses ou qu’elles soient simplement femmes mais disponibles pour tenir une place attendue par l’Eglise. Par exemple le pape François a nommé six femmes expertes laïques parmi les treize nouveaux membres du Conseil pour l’économie.
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Ainsi chacune de ces trois mamans nous révèlent un visage du Christ puisque toutes les trois l’ont connu, côtoyé et aimé :
La Cananéenne nous montre le visage du Christ qui se laisse bouleverser par la foi d’une étrangère et qui guérit sa fille. Son amour est sans frontière.
Elisabeth nous révèle le visage du Christ qui apporte la vraie joie. Pas de stérilité. La vie !
Marie nous révèle le visage du Christ qui sera désormais le visage de chair de notre Dieu, Dieu parmi nous.
Conclusion :
Il n’y a pas d’étrangers pour Dieu.
Il n’y a pas de tristesse avec Dieu.
Il n’y a pas de distance en Dieu.
AMEN.