1er dimanche de carême année B
" Convertissez-vous et croyez à l'évangile".
Voilà l'exhortation centrale qui nous est adressée au début de ce temps de carême, une invitation à changer de vie, à mettre de l'ordre dans notre cœur, à revenir à Dieu avec sincérité.
Pourtant l'appel qui retentit dans l'Evangile de ce dimanche, si on n'y prend pas garde, risque de tomber dans le vide ou d'être étouffé par les nombreuses préoccupations qui nous assaillent. A première vue, ce dont a besoin notre société aujourd'hui, c'est de paix, de justice, de vérité, de bonheur, de joie. Notre aspiration principale, c'est que les peuples aient le minimum vital pour mener une vie acceptable. Notre vœu, notre prière, c'est que les inimitiés s'apaisent, et que les hommes se réconcilient. Et quand nous parlons de réconciliation, cela nous fait automatiquement à Dieu Lui-même, l'acteur principal de la réconciliation, de l'alliance avec et entre les hommes.
Dans la première lecture de ce jour, le Seigneur Dieu nous en donne l'exemple en renouvelant son alliance avec l'humanité après le déluge. Effectivement, après les affres du déluge, Dieu revient de sa colère et suspend son arme de guerre dans les sommets : c'est arc-en-ciel au milieu des nuages.
La conversion, chemin de paix et de liberté
Alors, à quoi sert la conversion ? En réalité, la démarche que nous propose l'Eglise tout au long de ces 40 jours est la condition incontournable d'une telle paix intérieure : paix avec Dieu, paix avec soi-même et paix avec les autres. Il n'y a pas changement social qui ne passe par un redressement des consciences.
La conversion, chacun le sait, exige des sacrifices et une certaine ascèse ; elle commence par un regard de vérité sur nos choix et sur les compromissions où nous nous enlisons par habitude. Cependant, elle est également libératrice dans la mesure où elle nous délivre des entraves du péché.
"Convertissez-vous !», nous dit Jésus. Laissons ces mots résonner dans nos cœurs afin qu'ils s'ouvrent à la grâce de Dieu. Prenons l'engagement, dès le départ, de ne pas laisser se perdre cette occasion que le Seigneur nous accorde. Il revient à chacun de s'interroger sur la forme concrète que prendra une telle démarche qui concerne à la fois le cœur, l'esprit, les sentiments et les choix quotidiens.
Oui, chers amis, cet engagement, ce pas décisif en ce début de carême, n'est pas au-delà de nos forces. Il découle simplement de notre détermination à nous mettre à la suite du Christ. Eh bien ! au cœur des tourbillons et des tentations de son époque, Noé avait su prendre part pour le Seigneur, pendant que ses contemporains étaient aveuglés par les préoccupations et les loisirs du monde de leur temps. La fidélité à la volonté de Dieu, dans le respect de ses commandements, valut à Noé le salut durant le déluge.
Aujourd'hui, c'est le Christ lui-même qui nous lance un vibrant appel au changement de vie : « Convertissez-vous et croyez à l'évangile ! » Chers amis, ne loupons pas cette occasion, prenons à cœur l'exhortation du Seigneur en nous engageant sur le chemin de la paix, de la joie, de l'amour véritable. Ce chemin nous conduira à coup sûr vers les lueurs de la résurrection pascale et vers les sources vives du salut Amen Maranatha !