19ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B
Le thème central de la route et du pain est développé dans la Parole de Dieu de ce dimanche.
Et plus encore : pas de route sans pain.
= Route difficile pour Elie, le prophète, qui a pris la route du désert car il fuit la colère de la reine de l’époque qui veut le tuer… au bout d’un jour de route il est épuisé ; il préfère mourir ; il s’étend sous un buisson et demande la mort à Dieu.
Pain pour le réconforter : à deux reprises le Seigneur place près de lui du pain cuit sur la braise et une cruche d’eau ; il lui dit : « Lève-toi et mange ! »
Finalement, fortifié par cette nourriture il marche quarante jours.
= Route difficile ou plutôt cheminement intérieur difficile pour les disciples de Jésus qui ne veulent plus croire en lui : « comment peut-il dire : « Je suis descendu du ciel ? » »
Pain pour les faire grandir dans leur foi : Jésus à deux reprises parle de nourriture – tout d’abord il dit que Dieu lui-même les instruira (la Parole de Dieu est nourriture) puis qu’il est le pain vivant, par sa chair donnée, pour que le monde ait la vie, la vie éternelle.
= Route difficile aussi pour nous ; la route représente les années de notre vie : certaines périodes ont été éprouvantes ; certains évènements nous ont laissé sur nos faim. Au niveau de la foi, nous avons eu nos doutes ou nous avons vu, avec peines, des proches abandonner tout lien avec l’Eglise.
Pain pour notre route ; nous avons malgré tout continué à nous nourrir de la force des sacrements, de la communion au corps du Christ, ce pain vivant qui donne la vie éternelle.
Certains d’entre nous ont aussi découvert plus récemment combien le Seigneur était une nourriture bien plus importante que tant de biens uniquement matériels ; La Parole de Dieu et le Pain de l’Eucharistie tiennent désormais une place importante dans leur vie et dans leur foi.
Pour insister sur l’importance du pain de Dieu pour notre route, ouvrons une dimension encore plus vitale et essentielle qui nous met en communion réelle avec le Seigneur.
Dans l’évangile, je retiens deux expressions en ce sens :
« Le pain que je donnerai ». Donner : voilà qui est le Seigneur pour nous : celui qui donne, sans compter, il donne la vie, il donne son Amour, il donne son corps, sa chair sur la croix pour nous sauver. Et la messe, l’eucharistie, nous fait revivre ce sacrifice du Christ qui donne et se donne.
« Moi je suis le pain de la vie ; celui qui mange de ce pain ne mourra pas. » L’eucharistie, la communion au corps du Christ, pain vivant, n’est pas simplement notre nourriture pour cette route humaine d’ici-bas ; elle est source de vie éternelle ; elle donne la vie pour toujours.
Nourris ici-bas par lui, rien ni personne ne pourra nous détourner du chemin du ciel.
En parlant de chemin et de pain, je me rends compte qu’aujourd’hui que c’est ma dernière fête basque parmi vous… et que s’ouvrira dans quelque semaines un autre chemin dans ma vie de prêtre.
J’ai été très heureux de faire route avec vous dans la foi, l’amitié, la confiance, la reconnaissance mutuelle, bref la fraternité.
Chers amis, ne vous attachez pas trop à vos prêtres ; attachez-vous au Christ que vos prêtres lèvent devant vos yeux à chaque eucharistie et derrière lequel ils doivent diminuer, disparaître.
Eux-mêmes comme vous sont nourris du Seigneur ‘Parole et Pain’ et ils doivent servir l’Eglise sans s’attacher à un lieu, libres d’aller où le Seigneur les envoie par l’obéissance sereine à leur évêque.
Je vous transmets comme message en cette dernière fête basque de curé parmi vous, la Parole du Seigneur à Elie ; pensez-y quand vous serez tristes ou comme au point mort sur votre route : « Lève-toi et mange. »
Donnez aussi cette parole à tous les découragés sur leurs chemins ; oui dites-leur, transmettez-leur aussi ce message : « Lève-toi et marche ».
Pour terminer, en ce dimanche où nous nous préparons à la cavalcade de cet après-midi, nous nous disons entre nous : « Lève et mange ; puis lève-toi et marche » sur ces 4 kms qui traversent notre chère ville, chaque année dans le tourbillon des chars et des bandas mais sans abus d’alcool malgré la forte chaleur…
Oui pour la dernière fois je marcherai avec la Tamborada de la Zarpai Banda… car le prêtre après avoir célébré, enseigné et gouverné, est celui qui marche au milieu du peuple qui lui est confié laissant libre court à des rencontres inattendues, comme autant de cadeaux de Dieu.
Amen