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La Paroisse
Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 976 mots

Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire

15ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C

 

On déplore souvent dans le fonctionnement de nos sociétés modernes que la proximité ne soit plus vécue :

- Ainsi les grosses sociétés ont des dirigeants dans le monde entier et les employés ne les connaissent pas. 

- L’administration semble nous considérer comme des numéros et des cas mais peu souvent comme des personnes à part entière. Et ne parlons pas de ces serveurs vocaux qui, pour nous orienter vers tel ou tel service, nous perdent : pour ceci tapez 1 ; pour cela tapez 2 ; pour tout réécouter tapez dièse. Finalement on raccroche et ré-essaiera plus tard.

- Et nous-mêmes, nous sommes souvent des gens pressés, affairés ; nos liens avec nos voisins ne sont pas toujours des liens de qualité. Je connais une dame âgée qui est en procès avec ses anciens voisins pour une histoire de portail ; ça dure depuis 3 ans… par contre tout ce petit monde, la mamie comme ses anciens voisins, sont en liaison directe avec des connaissances à l’étranger par internet ; et cela se passe à merveille… mais sur le pas de leur porte, ils sont devenus étrangers : il y a quelque chose de pas normal.

Quel dommage que la proximité, le fait de se faire proche soit en panne aujourd’hui… car, finalement, n’est-ce pas une valeur très humanisante ? On est reconnu, on est quelqu’un quand un autre se fait proche de nous.

 

            Nous sommes là en plein cœur des lectures bibliques de ce dimanche…

            La proximité.

            Pour Dieu elle se décline en deux directions : 

            Proximité avec Dieu et proximité avec les humains.

             

La proximité avec Dieu :         

          Dans la première lecture, au livre du Deutéronome nous lisions : « Ecoute la voix du Seigneur ton Dieu… elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique. »

Il nous est révélé ici l’importance primordiale de la Parole de Dieu  pour un croyant: une parole, toute proche, voilà la proximité, toute proche car cette Parole est dans notre bouche et dans notre cœur.

 = Dans notre bouche comme un aliment qui nourrit ; dans notre bouche elle est douce quand Dieu nous dit son amour et nous encourage et d’autres fois elle est amère quand elle met le doigt sur nos souffrances ou qu’elle est exigeante.

Oui, il faut manger la parole de Dieu pour la laisser entrer en nous et nous laisser transformer par elle.

 = Dans notre cœur. Le cœur est la demeure du discernement et des décisions : la Parole de Dieu nous pousse toujours à faire des choix. Il ne suffit pas d’être transformé intérieurement par elle.

Il faut aussi la laisser imprégner tout notre être, notre cœur mais aussi notre esprit et tous nos membres parce que nous devons la mettre à pratique.

 

Pour Dieu la proximité se décline aussi dans une seconde direction : la proximité avec les humains.

            Et là nous avons entendu l’une des plus belles pages de l’évangile rapportée par Luc de la bouche de Jésus : la parabole du bon samaritain.

Un docteur de la loi avait demandé à Jésus : « Qui donc est mon prochain ? »

Prochain, proche, proximité… on est bien dans le sujet.

A cette question Jésus répond par une autre question qui conclut la parabole qu’il vient de raconter :

« Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »

Ainsi, mine de rien, Jésus retourne la question qui n’est plus : qui est mon prochain mais qui devient : qui a été le prochain de l’homme blessé… ? Comment nous faisons-nous proches des autres ?

Ainsi, pour le Christ, on ne choisit pas qui sera le prochain mais on se fait le prochain de tous.

 = Ainsi dans sa parabole, Jésus met en scène deux personnes qui se détournent du blessé parce que la loi leur dit de ne pas s’en approcher et donc de choisir qui peut être ou pas le prochain. Résultat l’homme reste-là à demi-mort.

 = Jésus met ensuite en scène un samaritain, un étranger, non considéré par les juifs, qui, lui, ne calcule pas, n’est pas empêtré dans des lois sur le pur et l’impur.

Mais au contraire laisse tout pour le blessé… remarquez les mots : il arrive près du blessé, il le voit, il est saisi de pitié, il s’approche, il nettoie ses plaies, il le charge sur son cheval, il le conduit dans une auberge et prend soin de lui.

Le lendemain encore, il le confie à l’aubergiste ; tout ce qui sera dépensé pour s’en occuper, il le remboursera après son voyage.

On est en pleine proximité… une proximité faite d’attention, de mouvement concret vers l’autre, de secours effectif.

Remarquons ceci : celui qui s’arrête, c’est le samaritain, l’étranger, c’est-à-dire celui que les hommes considèrent comme en dehors de leur vie. Autrement dit, c’est Dieu lui-même, qui donne sa présence en Jésus. Oui, c’est Jésus qui se fait le bon samaritain de l’humanité. C’est lui qui nous prend en charge, comme le bon pasteur qui prend sa brebis égarée sur ses épaules. C’est lui qui nous rejoint dans notre mort pour y déposer l’huile de la vie, le vin de l’amour. C’est lui qui paie tout le prix, en donnant sa vie.

Et nous ? Eh bien ! Laissons-nous d’abord guérir par Jésus et ensuite, remis debout, nous pourrons aimer comme lui.

Nous pourrons aller et faire de même que lui.

Nous pourrons nous faire le prochain de tout homme blessé aujourd’hui encore. Car il y en a des blessés sur le bord de la route victimes du nouveau brigandage qu’est le profit sans morale, l’injustice instituée, le chacun pour soi normalisé.

Alors nous dit Jésus : « Va et toi aussi, fais de même », fais comme le samaritain, fais comme moi.

 Amen. 

Le bon Samaritain
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