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Paroles du curé
Homélie du 13ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 13ème dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| ND de la Bidassoa 805 mots

Homélie du 13ème dimanche du temps ordinaire

13ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE    C

 

          Jésus prend la route de Jérusalem ; devant lui, la triste réalité d’une vie incomprise de ses contemporains ; à tel point qu’il voyait venir son arrestation et sa mort ; il ne fuit pas alors cette lourde épreuve, mais, dit l’évangile : « le visage déterminé, il prit la route de Jérusalem » ; en restant au plus près du texte grec, nous pouvons traduire par : « Il a durci sa face. »

 

          Nous aussi il nous arrive de durcir la face devant des responsabilités qui nous tombent dessus ; devant tel échec dans notre vie de famille ; tel souci de santé qui nous demandera un surcroit d’énergie ; mais aussi devant les échecs pastoraux que nous vivons en paroisse dans un contexte de sécularisation et d’indifférence religieuse.

Et puis nous constatons qu’il faudrait être inventifs et plus missionnaires… mais que les idées nous manquent, comme si nous étions vaccinés au sérum de la perplexité et transfusés au goutte à goutte de l’immobilisme… et cela durcit notre face.

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          Jésus, durcit sa face et prend la route de Jérusalem. Comme quand on serre les dents et qu’on y va quand même, comme quand on prend sur soi pour assumer les plus dures journées de nos vies.

 

          Vivre ainsi, même si ça fait mal, c’est prendre la route avec Jésus… n’est-ce pas cela être disciples du Christ ? N’est-ce pas cela vivre notre baptême, laïcs, religieuses, prêtres, tous appelés… même si c’est dur ?

 

          Nous ne sommes pas les hommes et les femmes de la désolation et du découragement, même si nous aurions toutes les raisons de baisser les bras.

 

          Non, disciples du « Christ en route pour Jérusalem », nous voulons assumer notre vie et nos engagements ; ne pas nous arrêter sur la route mais avancer.

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          Regardons maintenant de plus près ce qui se passe sur cette route ; les étapes, les rencontres.

 

          = Tout d’abord, Jésus demande à ses amis de marcher en avant de lui pour tester un peu ce que les gens pensent de lui… Déception des apôtres car les villageois ne veulent pas accueillir Jésus… : « Que le feu leur tombe sur la terre. »… Mais Jésus ne réagit pas de la sorte et gronde ses disciples.

 

          Vous avez remarqué, dans cet épisode, c’est Jésus qui suit ses disciples ; il les laisse faire et il les reprend.

          Jésus nous suit aussi dans notre mission de chrétiens, il nous pousse en avant, il nous demande d’oser. Nous devons être au cœur du monde, calmes et sereins, simple proposants de la foi… mais proposants quand même, dans le respect.

          L’Eglise nous parle de Nouvelle Evangélisation : avons-nous pris ce chemin ? Si peu…

 

          = Un peu plus loin sur sa route, Jésus rencontre un homme qui dit vouloir le suivre partout… Il se fait l’égal de Jésus. « Je te suivrai partout où tu iras ».

 

 Il y en a comme ça qui savent tout, ont tout vu, et en mettent plein la vue.

Suivre Jésus ce n’est pas de l’héroïsme et des performances. C’est se mettre au rang de l’élève, à l’école du Christ et apprendre avec lui une seule leçon : le chemin du serviteur.

          = Non loin de là, Jésus appelle un homme puis un autre : « Suis-moi. » Manque de chance, ils étaient occupés : pour l’un c’est l’enterrement de son père… pour l’autre, il faut bien qu’il dise au revoir à sa famille… donc ce n’est pas le moment.

Jésus leur dit de ne pas s’enfermer dans leur famille.

Pourtant il n’est pas contre la vie de famille et nos devoirs familiaux, il ne demande pas (comme dans certaines sectes) de couper les liens avec les nôtres, non, mais il veut rappeler que nous avons une autre famille celle dont le Père et Dieu, dont les frères et sœurs sont toute l’humanité et dont l’esprit de famille est le règne de Dieu à construire… et qu’il est urgent de le suivre, et de le suivre légers, désencombrés, libres.

 

          Je pourrais résumer ces attitudes humaines qui se sont soldées par des échecs pour suivre Jésus, par ces deux termes : héroïsme et égoïsme… Ni l’un ni l’autre n’a la saveur de l’évangile.

 

          Je leur préfère les termes de persévérance et d’espérance… c’est bien ce à quoi nous sommes appelés par le Christ. Persévérance et espérance remplacent les vaccins et les gouttes à gouttes de notre dépression spirituelle. Persévérance et espérance ouvrent l’avenir ; nous requinquent en chrétiens décomplexés et responsables : ensemble responsables de l’annonce du Christ, ensemble responsables de la promotion humaine, ensemble missionnaires sans bateau, chez nous, à nos portes.

 

          Mettons-nous résolument en attitude intérieure de disponibilité au Seigneur ; afin qu’à la rentrée prochaine, visitant nos cœurs, Jésus y trouve mille raisons de nous dire : « Suis-moi ».  Amen.                

 

                

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