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La Paroisse
Homélie du 12ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 12ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 1775 mots

Homélie du 12ème dimanche du temps ordinaire

DOUZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  B

 

          Je vais vous parler aujourd’hui de la PROVIDENCE DE DIEU. J’avoue que c’est un langage qui est bien moins utilisé qu’à une époque

 

Or croire en l’amour PROVIDENTIEL de Dieu est fondamental pour les chrétiens.

On est là face à une conviction radicale : Dieu n’abandonne pas et ne néglige pas ceux qu’il crée, mais soutient leur vie avec un amour fidèle, vigilant et créateur.

Nous ne sommes pas à la merci du hasard, du chaos ou de la fatalité, abandonnés dans la tempête de la vie. Dieu est au cœur de la réalité et conduit notre être vers le bien.

 

Certes, cette foi ne nous libère pas des peines et des labeurs, mais elle enracine le croyant dans une confiance totale en Dieu qui chasse la peur de tomber définitivement sous les forces du mal.

 

Dieu est le Seigneur suprême de nos vies. En lui nous pouvons déposer tous nos fardeaux car il veut notre bien.

 

Pour autant, cela ne signifie pas que Dieu

« intervient » dans notre vie comme le font d’autres personnes ou d’autres facteurs.

La foi en la PROVIDENCE est parfois tombée dans l’oubli précisément parce qu’elle a été comprise dans un sens interventionniste, comme si Dieu s’immisçait dans nos affaires, forçant les événements ou éliminant la liberté humaine. Ce n’est pas le cas.

Dieu respecte totalement les décisions des personnes et le cours de l’histoire. C’est pourquoi nous ne devrions pas dire, à proprement parler, que Dieu « guide » notre vie, mais plutôt qu’il offre sa grâce et sa force pour que nous puissions l’orienter et la guider vers notre bien.

Ainsi, la présence PROVIDENTIELLE de Dieu ne conduit pas à la passivité, mais à l’initiative et à la créativité.

En outre, nous ne devons pas oublier que même si nous pouvons saisir des signes de l’amour PROVIDENTIEL de Dieu dans des expériences concrètes de notre vie, son action reste toujours insondable ; son action nous étonnera et nous dépassera toujours.

 

Mais il est certain que tout reste sous le signe de l’amour de Dieu, qui n’oublie aucune de ses créatures.

 

C’est dans cette perspective que la scène du lac de Tibériade trouve toute sa profondeur.

Au milieu de la tempête, les disciples voient Jésus dormir tranquillement dans la barque. De leur cœur plein de peur sort un cri : « Maître, nous sommes perdus, cela ne te fait rien ? ».

Jésus, après avoir transmis son propre calme à la mer et au vent, leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ».

 

Et là il me plaît de vous partager en conclusion un extrait du sermon 63 de St Augustin, évêque d’Hippone en Algérie au 5ème siècle qui est un beau commentaire de cet évangile.

Je cite St Augustin :

« Je veux vous encourager à ne pas laisser la foi dormir dans vos cœurs au milieu des tempêtes et des houles de ce monde.

 

          Le sommeil du Christ est le signe d’un mystère. Les occupants de la barque représentent les âmes qui traversent la vie de ce monde sur le bois de la croix. En outre, la barque est la figure de l’Église. Oui, vraiment, tous les fidèles sont des temples où Dieu habite, et le cœur de chacun d’eux est une barque naviguant sur la mer.

 

          On t’a fait injure : c’est le vent qui te fouette.

Tu t’es mis en colère : c’est le flot qui monte.

Ainsi, quand le vent souffle et que monte le flot, la barque est en péril. Ton cœur est en péril, ton cœur est secoué par les flots.

L’outrage a suscité en toi le désir de la vengeance. Et voici : tu t’es vengé, cédant ainsi sous la faute d’autrui, et tu as fait naufrage. Pourquoi ? Parce que le Christ s’est endormi en toi, c’est-à-dire que tu as oublié le Christ.  

Réveille-donc le Christ, souviens-toi du Christ, que le Christ s’éveille en toi. Pense à lui.

 

          Que voulais-tu ? Te venger.

As-tu oublié la parole qu’il a dite sur la croix : 

« Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font ( Lc 23,34 )? »

Celui qui s’était endormi dans ton cœur a refusé de se venger.

Réveille-le, rappelle-toi son souvenir. Son souvenir, c’est sa parole ; son souvenir, c’est son commandement. Et quand tu auras éveillé le Christ en toi, tu te diras à toi-même : « Quel homme suis-je pour vouloir me venger ? Qui suis-je pour user de menaces contre un homme ? »

 

Ce que je viens de vous dire au sujet des mouvements de colère doit devenir votre règle de conduite dans toutes vos tentations.

La tentation surgit : c’est le vent qui souffle.

Ton âme est troublée : c’est le flot qui monte. Réveille le Christ, laisse-le te parler.

 

          Quand votre cœur est troublé, ne vous laissez pas submerger par les vagues. Si pourtant le vent nous renverse – car nous ne sommes que des hommes –, et qu’il excite les passions mauvaises de notre cœur, ne désespérons pas. Réveillons le Christ, afin de poursuivre notre voyage sur une mer paisible et de parvenir à la patrie. »

 

          Fin de citation.

         

                                                                     Amen 

 

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"Réveille le Christ..." ©
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