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La Paroisse
Homélie du 10e dimanche Ordinaire - année B
Homélie du 10e dimanche Ordinaire - année B

| Maxime Edoh 767 mots

Homélie du 10e dimanche Ordinaire - année B

Homélie du 10e dimanche Ordinaire - année B

 

Lorsque Adam eut mangé le fruit de l'arbre, Dieu l'appela et il eut peur....

Quelle est la nature de ce fruit ? De l'ananas, de la framboise, des pêches ou des pommes ?

A force de vouloir identifier ce fruit croustillant, on finit par s'embrouiller.

A une certaine époque de l'histoire de l'Eglise, ce fruit a été comparé aux seins de la femme, ou à l'acte charnel entre un homme et une femme.

Évidemment il est très facile de penser à la jouissance charnelle car, dans la première lecture de ce jour il est écrit :  “après avoir croqué la pomme, Adam et Eve se sont trouvés nus”.

Le lieu où ils se trouvaient, est appelé “ jardin d’Éden ” ; ce lieu était la propriété de Dieu. Et puisque c'était sa propriété, Dieu allait et venait visiter son jardin qu'Il entourait de tous les soins.

Entre temps, profitant de l'absence de Dieu, le serpent s'infiltra dans le jardin et sema la confusion et le désordre.

Le serpent, c'est l'incarnation de l'esprit du mal, c'est le diviseur, celui qui réussit à opposer l'homme à la volonté de Dieu.

Dieu appela Adam et lui dit : « où es-tu ? » Adam répondit : « j’ai entendu ta voix et j'ai pris peur, parce que je suis nu ».

Après sa désobéissance à Dieu, Adam se sent indigne. En suivant les mauvais conseils du serpent, il a brisé l'harmonie entre lui et le Seigneur. Sa conscience est troublée et il cherche à se justifier. Il dit :" c'est la femme qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'ai mangé. "

La femme à son tour dit : " c'est le serpent qui m'a trompée et j'ai croqué le fruit de l'arbre ". Curieusement, aucun des deux, ni Adam, ni Eve, ne veut reconnaître son tort.

            Cette promptitude à rejeter le tort sur son semblable me fait penser à un garçon turbulent qui accuse sournoisement son camarade de classe timide ou absent après avoir commis une faute.

Cela fait aussi penser à chacun d'entre-nous, toutes les fois où nous usons de ruse, ou nous trouvons subtilement des astuces pour nous soustraire d'une situation qui veut nous éclabousser en accusant à tort le frère, l'ami ou le collègue de service. Ainsi va le monde, c'est toujours l'autre qui a tort, c’est toujours l’autre qui nous induit en erreur.

Cela dit, quel est concrètement le fruit défendu ?

Le fruit défendu, c'est tout simplement le désir de l’homme de vouloir acquérir l’autonomie vis-à-vis de Dieu. En effet l'homme veut s'autoproclamer créateur. Il veut tout faire par lui-même, il veut vivre libre, dans un monde sans Dieu.

Conséquence : il se trouve nu. Être nu en langage biblique, veut dire être désarmé. Adam et Eve voulaient s'approprier le jardin d’Éden. Mais malheureusement tout finit en catastrophe. Désormais ce qui les attend, c'est le châtiment, le travail acharné et la mort. En s'opposant à la loi qui régit le jardin d’Éden, l’homme s'oppose à la vie et au bonheur.

Comme Adam et Eve, l'humanité connaît ce triste sort. Au nom de la liberté, au nom du progrès de la science et de la médecine, l'homme se croit capable de jouir de la liberté, d’abuser impunément de la nature que Dieu lui a confiée, de vivre à sa guise.

Conséquences : Déchaînement des forces de la nature, cataclysme, meurtre et désordres de tous genres.

Face à tous ces fléaux, l'humanité, tout comme le psalmiste exprime ses déboires :

" Des profondeurs, je crie vers toi Seigneur, Seigneur, écoute mon appel. Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ”.

Saint Augustin reprendra les mêmes cris d’angoisse en ces termes : « Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi. »

Dans l'évangile de ce jour, nous voyons Jésus aux prises avec des scribes descendus de Jérusalem et même certains membres de sa famille. En effet, si dans la première lecture le serpent est présenté comme l’instigateur du mal, dans l’évangile de ce jour, c'est le ministère de Jésus qui pose problème : ses œuvres sont perçues comme les actions d’un possédé ou d’un fou. Jésus le recadre aussitôt : « tous les péchés que vous commettrez vous seront pardonnés. Mais si quelqu'un commet un péché contre l’Esprit-Saint, il sera passible de la géhenne de feu pour toujours. »

Puissions-nous mettre notre intelligence au service de la cohésion sociale, de l’entraide mutuelle et de la communion fraternelle afin que croisse en nous le règne de Dieu. Amen

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Adam et Eve.jpg ©
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