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La Paroisse
Homélie des fêtes patronales de Béhobie Saint Jacques
Homélie des fêtes patronales de Béhobie Saint Jacques

| Jean-Marc Lavigne 1056 mots

Homélie des fêtes patronales de Béhobie Saint Jacques

Saint Jacques

Fêtes de Béhobie – Pausu – 23 juillet 2022

 

Se réunir à l’église en ce dimanche des fêtes de Béhobie Pausu est une occasion non seulement de rendre grâces, de dire merci au Seigneur, mais c’est aussi une occasion de faire communauté, de vivre des relations vivantes avec ceux et celles qui partagent le même idéal, la même foi.

 

C’est aussi pour moi, la joie d’être avec vous cette année, car, pourtant curé de la paroisse depuis 10 ans, je n’avais jamais célébré ce jour de fête avec vous, étant pris à Hendaye. Cette année, oui, je suis heureux de fêter saint Jacques, le saint patron de chez nous, en ces fêtes patronales.

 

C’est aussi pour nous tous, la joie de pouvoir retrouver le goût de la fête, des animations, des rencontres après deux années de crise sanitaires où nous a manqué la relation humaine concrète, physique… alors bravo au nouveau Comité des fêtes de Béhobie d’avoir eu l’audace d’organiser quatre journées de joie partagée depuis jeudi soir jusqu’à ce soir. Chapeau bas à Romain et à toute son équipe… avec la cerise sur le gâteau que furent la gratuité du programme de ces fêtes et la mise à l’honneur des commerçants de Pausu. J’ai remarqué aussi que l’affiche des fêtes montre le soleil qui illumine merveilleusement le clocher de cette église ! Soleil de Dieu ! Soleil de la fête qui rayonne sur tous.

 

Dans la presse, cette journée de dimanche porte le titre de « programme familial » ; voilà qui me plaît bien… et qui rejoint bien ce qu’est en général une paroisse : une famille, avec ses diversités d’âges, de rôles, de responsabilité mais une famille animée par la recherche du bien commun, du respect de tous, dans un climat de paix et de confiance mutuelle.

 

Et dans cette paroisse-famille de Béhobie, notre aîné c’est saint Jacques.

 

Et même si notre église rassemble moins de monde qu’à une époque, je sais que son cœur est tout aussi brûlant et ouvert qu’autrefois. 

Les deux textes bibliques qui viennent d’être lus nous renseignent sur la façon dont nous pouvons non seulement nous retrouver mais aussi faire communauté, nous retrouver comme de véritables disciples de Jésus, comme une famille d’esprit et de cœur.

Tout d’abord, Devenir des disciples : un idéal accessible

Cet idéal de devenir des disciples de Jésus demande de se mettre à son écoute, d’entendre son message et de le mettre en pratique le mieux possible dans notre situation de vie. C’est toute une tâche dans nos vies bousculées de diverses façons, alimentées de sollicitations nombreuses à tous les plans : affectif, social, politique, économique. Cette tâche n’écrase pas celui ou celle qui s’y laisse entraîner, au contraire. Devenir disciple est un idéal accessible malgré notre faiblesse, notre petitesse.  Même plus, cet idéal se réalise à travers et dans notre faiblesse.

Écoutons saint Paul lorsqu’il présente les Apôtres dans la première lecture. Comme saint Jacques que nous fêtons aujourd'hui, ils étaient des gens simples. Saint Jacques et son frère Jean étaient pêcheurs. Saint Pierre et son frère André aussi. C'est ce qui fait dire à saint Paul qu'ils étaient des gens conscients de porter des trésors dans des vases fragiles, « des poteries sans valeur », mais, ajoute saint Paul, loin de se décourager, ils reconnaissaient qu’une force et une liberté extraordinaires leur venaient de Dieu lui-même dans leur faiblesse.

Comme les Apôtres, les disciples de Jésus que nous désirons être expérimentent leur faiblesse, mais ils peuvent s’appuyer sur une force qui ne vient pas d’eux seulement. Nous subissons des épreuves, mais nous ne sommes pas écrasés, nous sommes désorientés parfois, mais non pas désemparés, nous nous sentons combattus, mais pas abandonnés, nous sommes même terrassés, mais jamais anéantis.

Quel soulagement et quelle consolation que d’entendre ces paroles qui s’appliquent à nous de façon particulière dans les années que nous vivons. Oui c’est dans la faiblesse que se manifeste la puissance de Dieu. Nous avons besoin d’y revenir pour ne pas céder au découragement et pour ne pas « tourner la page sur Dieu » comme bien de nos contemporains l’ont fait.

Ensuite, Devenir des disciples, c’est servir

Dans l’évangile, Jacques et Jean ont fait le choix de suivre Jésus comme apôtres parmi les douze. Mme Zébédée, la maman, intervient en leur faveur. Elle veut pour eux une bonne place dans les allées du pouvoir. Elle ne veut pas qu’ils végètent dans la vie et elle a bien raison. Elle a estimé que Jésus était la bonne filière pour arriver au pouvoir. Qu’ils aillent jusqu’au bout de leur choix ! Et que leur engagement soit récompensé !

Evidemment, elle n’imagine pas qu’avant la gloire, il y aura la croix. Saint Jacques fut le premier témoin à verser son sang pour le Seigneur, le premier des douze apôtres à subir le martyr : dans les années 44, il fut décapité.


Jésus engage donc la conversation avec cette maman et il lui répond de façon mystérieuse en lui disant qu’ils auront place auprès de lui s’ils le suivent jusqu’au bout : « Ma coupe vous y boirez. ». La mère de Jacques et Jean se réjouit de cette réponse dont elle ne comprend pas sur le coup toutes les implications. Les autres apôtres eux sont offusqués. Et leur mauvaise humeur permet à Jésus de préciser sa réponse en nous donnant la clé nécessaire pour devenir disciples. Devenir disciple de Jésus, c’est se faire serviteur : « Parmi vous…celui qui veut devenir grand sera votre serviteur…le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

 

Nous voilà renvoyés à la banalité de nos vies quotidiennes. Faire son travail, donner de son temps, de sa compétence, sous le regard du Seigneur, c’est le suivre.


Cet idéal du service demeure l’idéal du disciple de Jésus. Il nous revient de chercher à le vivre de diverses façons. Ce peut être en privilégiant le service de sa famille, le service des concitoyens, l’aide à des gens dans le besoin, la participation à des associations impliquées socialement etc. L’important n’est pas ce que nous faisons, mais c’est le cœur que nous y mettons, car devenir disciple de Jésus c’est entrer dans une famille où il y a place pour tout le monde et où il y a de l’amour fraternel qui se sent et se voit.


Amen.

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