PÂQUES – VEILLEE – JOUR

2017

          Un beau tapis est déroulé pour accueillir le Seigneur vainqueur de la mort, ressuscité par l’amour de Dieu son Père.

          Ce tapis c’est la nature et c’est nous-mêmes que le Vivant du tombeau rejoint.

          La nature d’abord. Nous l’avons constaté : le froid de l’hiver a laissé place à la douceur du printemps, les arbres et les plantes ont quitté leur sombre carapace de dormeur pour l’éclosion chatoyante des feuilles et des fleurs, les pollens virevoltent de nouveau et fertilisent tout sur leur passage, les animaux ont terminé d’hiberner flairant le renouveau de leur vie, et même nos clochers d’églises muets depuis jeudi soir ont retrouvé l’élan joyeux de leurs carillons. Tout ce tapis est bien déroulé pour accueillir notre Seigneur et notre Dieu, Christ est ressuscité. Mort où est ta victoire ?

          Nous-mêmes, nous connaissons nos hivers et nos carapaces, nos stérilités et nous hibernations, nos fermetures et nos mutismes. En un mot, cette pierre lourde et froide qui obstrue notre idéal et nos rêves, ou simplement l’ordinaire de nos vies, telle une pierre tombale. Et nous n’aimons pas ça.

          Toute cette vie est le tapis sur lequel le Seigneur Jésus, veut venir à vous, à nous, à moi.

          Sans vous promettre un monde de Bisounours, j’ai la responsabilité et la joie de vous annoncer cette année encore que le Christ vous aime et vous propose son compagnonnage quotidien. Avec le Christ ressuscité, on peut tout vivre et tout traverser. Rien ne peut résister à la puissance d’Amour et de Vie du Seigneur pour nous.

          Jésus Vivant, ressuscité est le Printemps de nos vies. Il fait éclore le meilleur de nous-mêmes encore enfoui, il nous donne confiance en nous-mêmes et en lui, il nous pousse en avant. Alors nous pouvons vivre dans la lumière ou plutôt redécouvrir la beauté lumineuse de ce que nous vivons déjà ! Quel émerveillement, alors ! Quelle bonne nouvelle pour nous quel que soit le poids de nos vies !

          Car la lourde pierre qui tenait Jésus enfermé, mort, seul, a été roulée sur le côté. Il peut désormais enlever aussi de nos vies ces pierres qui nous empêchent de bien vivre et à la fin de notre vie terrestre, il nous donnera la vie, la vie éternelle. Nous ressusciterons à la suite du Christ ressuscité. Mort où est ta victoire ?

          Alors c’est avec une espérance nouvelle que nous devons prendre notre vie à bras le corps. Et même les épreuves les plus lourdes.

          Qui aurait cru que notre Pays Basque ferait ce bond en avant inespéré qu’a été le désarmement d’ETA ? Il y a encore du chemin à parcourir pour une véritable paix et de vraies réconciliations pour un Pays Basque résolument pacifié. Mais cette pierre de la violence armée est définitivement enlevée. Le chemin de la paix s’ouvre large.

          Qui aurait cru que… et c’est à vous de continuer la phrase car dans vos vies, personnelles, familiales, professionnelles, dans la vie de notre cité et de notre Eglise, dans la vie du monde… des germes de vie « font la nique » au climat morose ambiant et aux discours de peur qui nous paralysent. Nous devons apprendre à voir et à savourer ces nombreux germes de vie. Nous devons continuer aussi à les susciter, à les ressusciter avec le Christ si nous sommes chrétiens.

          Bien sûr, encore et trop souvent le monde pleure, les pierres empêchent de passer dans le pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.

          Pour autant, le Christ envoie son Esprit sur notre monde pour donner vigueur à la sève des hommes et des femmes, des personnes âgés, des jeunes et des enfants qui font gagner le printemps sur les hivers, pas à pas, goutte à goutte, cœur à cœur, et souvent sans bruit… et même quel que soit la religion ou la sagesse.

          Là nous sommes tous au coude à coude pour la Vie, pour le bien, pour le beau, dans le souffle toujours nouveau de Dieu, l’Eternel Vivant.

          « Soyez sans crainte, je vous précède en Galilée » disait Jésus ressuscité à Marie Madeleine et à l’autre Marie et par elles aux autres disciples.

« Soyez sans crainte » nous dit-il à chacun. Je vous précède dans les Galilée de votre aujourd’hui.

Croyons-le ! Vivons-le ! Annonçons-le !

          Amen, Alléluia !