EPIPHANIE 2023
La vie du pape émérite Benoît XVI jusqu’à ses funérailles jeudi dernier déposent sur cette fête de l’Epiphanie une lueur particulière.
Les mages étaient des savants, des chercheurs, des voyageurs à la recherche de nouveau roi qui venait de naître, Jésus.
Benoît XVI était avant tout, lui aussi, un savant théologien, un chercheur de Dieu et de la façon simple de parler de lui et d’écrire sur lui, un voyageur presque malgré lui qui d’un pays à l’autre pendant quelques années a fait briller l’étoile de la vérité de la foi en rencontrant les personnes sur leur terre.
Et, homme spirituel, grand priant, il devenait crèche du Seigneur, à genoux dans l’humilité d’un simple chrétien, adorant Dieu.
Sa renonciation au siège de saint Pierre fait de ce pape doux, presque timide, un grand homme qui a su voir ses limites physiques et la difficulté à mener la barque de l’Eglise frappée de toute part… jusqu’à laisser sa place à un autre pour rester en retrait, tout près mais discret et dans la prière pour l’Eglise. Comme les mages qui prennent un autre chemin pour leur retour afin de ne pas mettre en danger le Christ qu’Hérode voulait faire périr.HHhHH
Oui, finalement, Benoît, qui fut incompris et critiqué par beaucoup, restera un homme lumineux pour l’Eglise, et ses écrits seront comme des étoiles dans nos nuits.
Isaïe parle aussi de lumière ; il vient de nous dire : « Elle est venue ta lumière et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi »
« Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. »
Les mages ont suivi cette première lumière qu’était une étoile nullement pareille aux autres, ils ont tout laissé pour partir et la suivre.
Cette étoile est déjà le Christ qui leur fait signe en se servant de leur science, l’astronomie ; matière pour laquelle ils ont donné toute leur vie, entre études, mesures, hypothèses…
A la fin de leur voyage ils se prosternent devant l’Enfant Lumière, Jésus, plus précieux que l’étoile, rutilant d’amour dès son berceau de paille … ce qui veut dire que dans la nuit de leur recherche, de leur quête de sens, de leurs études pour comprendre le monde, les mages se sont laissés attirés, séduire par Jésus qui était finalement leur quête la plus profonde.
Les mages sont comme ces personnes qui aujourd’hui, après un évènement marquant de leur vie, parfois une souffrance, un accident, un deuil, parfois une rencontre… se mettent en marche, en recherche de Dieu, du Christ.
Et ici chez nous, il faut nommer nos catéchumènes qui sont des marcheurs à l’étoile : Lydia, 30 ans qui se prépare à la Confirmation ; Ibrahim (David), 22 ans, qui sera baptisé à Pâques ; Inès, en 3ème qui sera baptisé après l’été ; et 5 autres adolescents en 3ème, seconde et première qui seront confirmés à Pentecôte.
Eux aussi sur leur chemin de vie, se sont arrêtés pour demander où était le Sauveur, ils ouvrent les Ecritures avec leurs accompagnateurs et cherchent comment Dieu leur parle et comment suivre les pas de Jésus en étant chrétiens.
Ils savent aussi qu’il y a autour d’eux comme des Rois Hérode qui essaient de brouiller leur piste et les tromper : ce sont parfois les critiques des autres, les plaisanteries faciles et blessantes, mais aussi leur travail de conversion personnelle qui est difficile quand ils se sentent tirés vers le bas au lieu de lever les yeux vers le Seigneur.
Oui, aujourd’hui encore, le Seigneur se laisse approcher par des gens très différents de par la culture, l’éducation, l’histoire personnelle mais aussi le pays d’origine ; c’est pour cela que la tradition populaire a imaginé les mages l’un européen, l’autre africain, l’autre asiatique : Melchior, Balthazar et Gaspard.
Même si ce n’est pas dans l’évangile, c’est intéressant d’y voir l’universalité du peuple de Dieu qui, de partout, peut connaître le Seigneur.
St Paul nous le disait bien dans sa lettre aux Ephésiens : « Toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. »
Cette fête de l’Epiphanie, mes chers amis, nous révèle la grande largesse du cœur de Dieu en Jésus, qui veut illuminer le monde entier ; tout en restant discret et simple comme un enfant !
Nous avons alors mille raisons de nous mettre à genoux, souvent, devant le Seigneur, pour l’adorer dans l’autre signe lumineux qu’est son Eucharistie que ce soit durant la messe ou lorsque nous venons prier ici à l’église,
seuls, dans la semaine. Et là, à genoux, nous ouvrons nos coffrets : notre reconnaissance, notre fidélité, notre amour envers Dieu.
Cette fête de l’Epiphanie nous rappelle aussi ce que le pape dit pour l’Eglise : « l’Eglise n’est pas un poste de douane ; au contraire elle doit tenir ses portes ouvertes… les prêtres doivent être des facilitateurs et non des contrôleurs de foi. »
Et aussi ce que disait le défunt pape émérite Benoît XVI :
« N’ayez pas peur du Christ. Il ne vous retire rien et il vous donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ. Et vous trouverez la vraie Vie.
Amen