TRANSFIGURATION DU SEIGNEUR
Kermesse paroissiale 2023
Aujourd’hui n’est pas un dimanche dit « ordinaire » c’est celui de la Transfiguration du Seigneur Jésus sur la montagne ; il a voulu pour cela être entouré de ses plus intimes apôtres, Pierre, Jacques et Jean.
Il a fallu d’abord monter ; puis être témoin d’un évènement unique ; puis redescendre dans la quotidien.
= Oui, ils ont gravi la montagne : symbole de la quête de Dieu, de Dieu qui se donne à connaître quand on se retire, quand on prend de la hauteur, quand on quitte tout pour la prière, la rencontre avec lui.
= Ensuite, ils ont été témoins privilégiés d’un genre de flash étonnant, inattendu : Jésus resplendissant de lumière ; et à ses côtés ils voient Moïse qui, lui aussi, avait eu le visage transfiguré, étincelant quand il avait rencontré Dieu au sommet de la montagne du Sinaï ; à tel point que son propre peuple lui demanda de se couvrir le visage devant eux ; ça brillait trop.
Il y avait aussi près de Jésus Elie : lui, a été transfiguré au ciel en ne connaissant pas la mort du corps mais en montant directement au ciel dans un char de feu. Il est celui qui est admis directement en présence de Dieu et qui vit dans la lumière de sa Gloire.
On comprend bien alors que nos trois apôtres, soient aveuglés par ces trois sommités de leur foi, Moïse, Elie et Jésus.
Et pour améliorer cette garbure, voilà que la Voix de Dieu le Père se fait aussi entendre pour attester l’identité de Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie ; écoutez-le. »
Visions, parole divine : nos apôtres en tombent sur le derrière.
Mais Jésus, désormais seul devant eux, les relève, les pacifie, comme jadis quand il avait calmé le vent et les flots d’une tempête mémorable. « Relevez-vous et soyez sans crainte ».
= Alors debout de nouveau, ils redescendent dans la quotidien, encore plus proches et intimes avec Jésus, encore mieux armés pour le suivre sans peur et sans reproche, gardant dans leur cœur cette lumineuse rencontre qui les aidera (plus ou moins) à se préparer à l’évènement absolument contraire de la transfiguration, la défiguration de Jésus, sur la croix, sa mort atroce… puis enfin sa lumière pour toujours, sa résurrection, sa transfiguration éternelle, non plus sur une montagne mais au ciel de Dieu, transfiguration pour nous transfigurer.
Et nous voilà dans notre vie quotidienne ; nous aussi nous sommes appelés à vivre la Transfiguration ! Oh pas dans nos rêves, ou avec des produits qui font planer… Mais en sachant d’abord lever un peu les yeux au-dessus ou à côté de « la pensée unique » celle qui nous est distillée via nos réseaux sociaux et qui nous tirent vers le bas. Lever la tête pour nous, c’est prendre un peu de recul, pour voir tout ce qui est positif, étonnamment édifiant, et qui nous donne la banane autrement dit l’espérance. Et cela est bien plus lumineux pour avancer dans nos vies que les ténèbres de nos écrans.
Être transfiguré pour nous, c’est aussi réaliser avec joie que nous sommes des baptisés ; que dans ce premier sacrement qui ouvre à tous les autres et nous promet déjà le ciel, Dieu nous a dit comme à Jésus : « Tu es mon fils ou ma fille bien-aimée en qui je trouve ma joie ; et on t’écoutera. »
Comme quoi, nous sommes fils dans le Fils Jésus ; voilà qui es lumineux, n’est-ce pas ? A nous de le croire, de le réaliser petit à petit et d’en vivre.
Avec le Christ nous avons été ensevelis, avec le Christ nous revivons.
Cela veut dire que malgré tout ce qui nous tire vers le bas, nous fait courber l’échine, nous fait pleurer jusqu’à nous en rendre malades, la LUMIERE nous est offerte au fond de ce tunnel qui nous paraît interminable, la LUMIERE de l’amour de Dieu qui nous prend et nous garde avec tendresse contre son cœur de Père pour nous remettre debout, en marche, jamais anéantis. Bref, transfigurés à notre tour par notre FOI EN DIEU ; qui est une vraie rencontre, une vraie relation avec lui.
Un peu comme dans POKEMON GO, Méga-Léviator jaillit de l’eau à une vitesse supersonique. Si un grand navire se trouve sur sa trajectoire, celui-ci se retrouve coupé en deux.
Pour moi, c’est Jésus qui jaillit du tombeau vainqueur de la mort et coupe en deux ce qui nous angoisse pour nous donner sa VIE. Cette eau dont on surgit est celle de notre baptême qui est une source de VIE puissante si on veut bien en vivre ; alors notre foi se transforme en actes d’amour envers Dieu, envers le prochain, envers la planète, et envers nous-même. Cela est jaillissement, cela est transfiguration. Le croyons-nous suffisamment ?
Que la fête de la Kermesse paroissiale qui débutera ce midi et jusqu’à minuit nous rappelle la beauté de nos relations humaines quand on se rencontre et s’apprécie, quand on dépasse nos oppositions… bref, quand nous nous rappelons que nous sommes tous frères et sœurs parce que fils du même Père dans le Fils Jésus.
Laissons dans son bocal nos visages qui trop souvent son rabougris comme des piments en vinaigre et offrons à chacun un visage transfiguré qui sera contagieux et leur donnera la joie de leur transfiguration.
Et je conclus par le message du pape François, il y a quelques heures, aux centaines de milliers de jeunes réunions à Lisbonne pour les JMJ ; mais qui s’adresse aussi à nos cœurs toujours jeunes :
« Quand on ne perd pas son temps à se plaindre de la réalité, mais qu’on se préoccupe de répondre aux besoins concrets, avec joie et confiance en la Providence, il se passe des choses merveilleuses. »
Amen
