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La Paroisse
Homélie de la solennité de la Toussaint
Homélie de la solennité de la Toussaint

| Maxime EDOH 778 mots

Homélie de la solennité de la Toussaint

Bien aimés du Seigneur,

            Aujourd'hui c'est la solennité de la Toussaint, le jour où l'Eglise honore tous les saints. Les saints, ce sont nos frères et sœurs qui, après leur vie terrestre, ont été jugés dignes de bénéficier du bonheur éternel auprès de Dieu dans son royaume céleste.

Alors en ce jour béni de la Toussaint, je voudrais, pour notre méditation, aborder le thème de la sainteté :

La sainteté : ce qu'elle est, et ce qu'elle n'est pas.

            Ordinairement quand on parle de sainteté, nous pensons d'emblée à une attitude de détachement, de dépouillement, de renoncement aux avantages que nous présente la vie courante à savoir le bonheur, la richesse, les loisirs et les plaisirs. Effectivement, en face de ses biens que nous offre la société, la sainteté est perçue comme un chemin de tristesse, une côte très difficile à franchir. Et pourtant la sainteté est et demeure un chemin de joie et de bonheur véritable, une voix ouverte à tous. Pour l'église, la sainteté est une vocation universelle. Elle concerne tout homme puisqu'en toute personne, il y a le désir, l'aspiration de tendre vers le bien ; et qui dit Bien, dit implicitement Dieu.

            Les saints que nous célébrons aujourd'hui ne sont pas différents de nous. Mais ce qui les caractérise, c'est le rayonnement constant de la joie qui jalonne leur vie quotidienne. Dans les situations joyeuses ou parfois même angoissantes, ce qui est admirable avec les saints, c'est qu'ils font toujours preuve de bonté et de joie. Cette attitude qui les distingue plonge ses racines dans l'évangile des béatitudes qui nous est proposé de ce jour : "Heureux, heureux, heureux êtes-vous si l'on vous insulte, si l'on persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse car votre récompense est grande dans les cieux !".

C'est clair, devenir saint, c'est simplement opter pour la joie et le bonheur en toute circonstance. Et cela n'est pas au-delà de nos forces.

La sainteté n'est pas une affaire de miracles ou de guérisons.

            Quand on parle de sainteté, nous pensons aux phénomènes extraordinaires comme les miracles, les stigmates, les extases, les lévitations. Et pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, tous les saints n'ont pas forcément fait des miracles, et tous les guérisseurs ne sont pas forcément des saints. Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta ne disait-elle pas que la sainteté ne consiste pas à faire des choses extraordinaires, mais plutôt à faire de manière extraordinaire les choses ordinaires ?

La sainteté, une marche tâtonnante et non l'apanage des forts.

            On entend parfois les gens dire : la sainteté est un chemin de pureté radicale. Cela est réservé à un cercle réduit de personnes. Une telle affirmation est bien fausse. On ne devrait pas attendre d'être parfait avant de se mettre en route vers la sainteté. Celle-ci est fondamentalement une marche tâtonnante marquée de chutes et de relèvements, d'échecs et d'espérance, de péchés et de repentirs. C'est une démarche qui s'enracine profondément dans l'humilité. La pureté s'acquiert à mesure que l'on se rapproche de Dieu.

            Ajoutons aussi que la sainteté n'exige pas une séparation radicale du monde. Jadis, il était demandé à qui voulait s'engager sur le chemin de la sainteté, de se retirer du monde pour se retrancher dans la solitude des lieux sacrés. De nos jours, l'on comprend mieux que la sainteté n'est pas une question de lieu mais plutôt une disposition du cœur: elle consiste à vivre dans le monde sans être du monde (cf Jn 17, 14-16). Le cadre peut simplement favoriser la recherche de Dieu; il ne saurait remplacer l'engagement personnel de celui qui aspire à la sainteté.

La sainteté, un chemin d'amour

            Après toutes ces précisions, une question mérite d'être posée : la sainteté exige-t-elle en définitive un renoncement ? Absolument ! Mais il ne s'agit pas d'un sacrifice fait à contrecœur, dans la morosité et le regret. Lorsqu'une fiancée quitte la maison paternelle pour s'attacher à son époux, elle le fait avec une joie débordante, parce qu’elle aime . Il en va de même lorsqu'on aime Dieu. Fort de cela saint Paul pouvait écrire : " Mais tous ces avantages que j'avais, je les ai considérés comme une perte à cause du Christ. Oui, je considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai tout perdu ; je considère tout comme balayures en vue d'un seul avantage, le Christ... " (Phi 3, 6-8)

S'il en est ainsi, pourquoi donc avoir peur de devenir des saints ?

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