PENTECÔTE 2017
Quand un pneu de vélo se dégonfle, il faut vite le regonfler : une simple pompe fait l’affaire et la chambre en air reprend vigueur.
Les disciples étaient bien dégonflés après la mort de Jésus, mais, comme par pressentiment, ils s’étaient regroupés et attendaient en priant ; espérant être regonflés dans leur foi, leur amour de Dieu et leur place dans le monde.
Ils avaient pourtant verrouillé les portes du lieu où ils étaient.
Quand tout est verrouillé : les lieux, les coeurs, les raisons de vivre et de croire, les projets, qui peut venir en aide ? Comment introduire un air nouveau, un souffle de vie ?
Jésus ressuscité peut, lui, être présent à nos vies, malgré nos fermetures ; il ne s’impose pas, il ne force pas les serrures mais il est là simplement présent et apporte la paix. “La paix soit avec vous”.
Alors, il regonfle les siens, il souffle sur eux et leur dit : “Recevez l’ESPRIT SAINT” !
Comme des chambres à air neuves, nous sommes alors plus forts ; on peut repartir et rouler sur les chemins de la vie, malgré les bosses et les trous, les virages et les pentes, habités de la force de Dieu, de son souffle, de son Esprit, de sa réelle présence !
Ce souffle attise les cendres presque éteintes de nos vies car le Christ sait toujours trouver en nous la petite étincelle sur laquelle il souffle pour que reprenne le feu en nous... de nos bûches et de nos cendres, de nos croix-même, le Christ fait jaillir le feu :
- le feu de la chaleur qui brûle nos cœurs d’amour,
- le feu de la lumière qui donne espérance et foi malgré les tunnels,
- le feu de la joie qui rassemble et fait de nous des hommes et des femmes de relations, de communication.
Comme les apôtres, toujours eux, qui le jour de la Pentecôte reçoivent l’Esprit Saint par des langues de feu faisant d’eux des chrétiens courageux et missionnaires,
leur langue sèche devient langue déliée qui proclame le Christ vivant.
Nous sommes aujourd’hui : à la fois les bénéficiaires du don de l’Esprit Saint et les chrétiens courageux et missionnaires de notre temps.
- Bénéficiaires de l’Esprit Saint depuis notre baptême et notre confirmation : avec le signe de l’huile sainte, le St Chrème, sur notre front nous sommes remplis de l’Esprit Saint, le don de Dieu.
Savons-nous remercier le Christ et l’Eglise pour ce don ?
Et puis sommes-nous persuadés d’être ainsi remplis de Dieu ?
- D’où notre courage pour être missionnaires aujourd’hui.
On n’est pas chrétiens pour soi... mais avec et pour les autres.
Si nous avons reçu, nous devons donner.
Alors, c’est aujourd’hui, par nous, que le Christ continue de se faire connaître et aimer.
Par nous, Église, le Christ continue de donner son souffle et son feu. Bref sa vie.
Par nous se lèveront des vocations pour cette Église :
= D’abord des vocations à la vie chrétienne tout simplement ; car c’est Dieu qui appelle à devenir et à rester chrétiens ; c’est Dieu qui fait le don de la foi. Comment ne pas penser alors aujourd’hui aux 29 enfants qui font leur première communion demain, parmi lesquels deux seront d’abord baptisés. Prions pour eux l’Esprit de Pentecôte.
Prions pour qu’ils continuent le catéchisme et reçoivent en plénitude l’Esprit Saint par la Confirmation dans trois ans.
= Et puis aussi des vocations spécifiques ; car Dieu appelle nos enfants et nos jeunes à devenir prêtres, religieux, religieuses. Cet appel dans leur cœur est un feu vivant et sacré, le feu de l’Esprit Saint : ne l’éteignons pas ; respectons ce qui se passe en eux ; ne les décourageons pas. Prions aussi pour les séminaristes, pour les nouveaux diacres et les jeunes prêtres.
= Et encore existe la vocation à la vie de couple dans le mariage chrétien et la fidélité, la fécondité et le rayonnement dans le monde. Prions souvent l’Esprit Saint, Esprit d’Amour, pour les couples et les familles.
L’Église n’est pas une vieille chambre à air usée.
Elle n’est pas à bout de souffle : la force du Christ est son souffle, un souffle qui ne manquera jamais, qui a la vie longue et même éternelle.
AMEN.
