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Paroles du curé
Famille réfugiée en Dordogne : joies et espoirs !
Famille réfugiée en Dordogne : joies et espoirs !
© La Croix

| LAVIGNE 522 mots

Famille réfugiée en Dordogne : joies et espoirs !

Comme quatre autres familles syriennes, Mohamed, Maryam et leurs deux enfants ont été accueillis en mai 2014 dans le village de Jumilhac-le-Grand (Dordogne)

Le quotidien La Croix les avait rencontrés à leur arrivée.

Aujourd’hui, ils ont pris goût à la vie rurale mais doivent encore relever le défi de l’emploi.

Fatigué, mais heureux. Depuis deux semaines, Mohamed se lève tous les jours à quatre heures du matin. Intérimaire à l’abattoir de Thiviers (Dordogne), il a enfin une perspective d’embauche. Dans son ancienne vie, à Alep, il était boucher. « J’ai passé les trois premiers jours au nettoyage des salles et des machines. Puis on m’a autorisé à travailler en triperie » , raconte-t-il avec fierté. À 34 ans, il devra tout de même repasser un CAP. Qu’importe, les choses progressent. En attendant, lui, sa femme Maryam et leurs deux enfants vivent avec le RSA: 900 € par mois.

 

 

Un accompagnement renforcé

Voilà un an et demi que la famille a été installée dans un lotissement en bordure du village de Jumilhac-le-Grand. La vie s’est peu à peu organisée autour de leur maison. Dans le jardin, un trampoline, quelques jouets et un potager. La porte s’ouvre sur les regards curieux de Dalal et Bakri, 7 et 5 ans, qui s’expriment tous deux dans un français sans accent.

La famille a bénéficié d’un accompagnement renforcé. En 2014, la France s’était engagée auprès du HCR à accueillir 500 réfugiés syriens établis au Liban, en Jordanie ou en Égypte. Fin mai, Mohamed et Maryam, venus du Caire, ont été parmi les premiers à bénéficier de ce programme.

Dès le lendemain de leur arrivée, les enfants étaient scolarisés. La famille s’est vu ouvrir des droits sociaux et un suivi par Pôle emploi a été enclenché. Au bout de trois mois, ils avaient une voiture, une veille Mitsubishi « Spacestar » trouvée par le frère de Maryam, doctorant en économie qui vit à Drancy (Seine-Saint-Denis). Indispensable quand on vit à la campagne.

 

 

Des voisins attentifs

Tous les dimanches, Mohamed va à l’entraînement de football avec Jean-Michel, qui loge deux maisons plus loin. Maryam s’entend très bien avec sa femme, Nathalie. Ensemble, ils ont célébré « la fête des voisins » en mai dernier. Sont allés faire les courses au supermarché. Mohamed et Maryam ont pu aussi compter sur Laura et Jeff pour gérer le courrier et effectuer les démarches administratives. En revanche, ils n’ont pas noué beaucoup de liens avec les autres Syriens. « On s’entend mieux avec les Français », résume Maryam, qui entretient tout juste un contact Facebook avec la famille Zanouf, installée dans le village de La Coquille, à une douzaine de kilomètres de là.

 

 

Obtenir un vrai travail

Chacun creuse son sillage à son rythme. Un autre Syrien, chirurgien orthopédiste, a déjà déménagé. Il a trouvé fortune en Auvergne, au Puy-en-Velay. D’autres, qui n’ont pas les mêmes atouts, vivent la campagne comme un piège. Parmi eux, on trouve un électricien, un tanneur, une diplômée d’anglais… Pour Mohamed et Maryam, il y a encore de la place pour les rêves. Elle se voit couturière, dès que les enfants auront un peu grandi. Et pourquoi pas un jour aux côtés de son mari, quand il aura monté sa propre boucherie.

 

JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

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