Dimanche 14 août, Le grand jour de fête d'Hendaye
Eglise saint Vincent comblée !
Hendaye festoie depuis déjà deux jours quand le dimanche sonne " l'apothéose " avec la Grand-messe et la cavalcade traditionnelle de l'après-midi.
Comme tous les ans, beaucoup de membres de l'assemblée portaient une des tenues traditionnelles du Pays Basque, ce qui crée une parure supplémentaire pour l'église saint Vincent, occupée jusqu'à la 3e galerie.
Monsieur le Maire et son épouse et les autres membres de la mairie honorent toujours de leur présence cette belle messe enrichie par le groupe Mutxiko Elkartea, musiciens et danseurs, ainsi que par l'orchestre intercommunal d'armonie.
Les vacanciers, nombreux, habitués ou pas, disent leur joie d'assister à une messe aussi joyeuse que recueillie, aussi originale que respectueuse.
L'abbé Jean-Marc, dans son homélie, a, entre autre, utilisé le jeu qui fait fureur, "Pokémon Go" ? ! ....
Homélie du 20ème DIMANCHE ORDINAIRE C
Le Christ nous diviserait-il ?
La foi n’a pas vocation à diviser, mais il est constitutif de la foi de connaître la division, voire la persécution, à cause de l’attachement au Christ.
= « Je ne suis pas venu mettre la paix dans le monde, mais plutôt la division ».
Tout d’abord dans le temps historique de Jésus, durant les 33 ans qu’il a vécu homme et Dieu sur notre terre, son attitude n’a pas été comprise par tous : sa vie et son message ne laissaient pas indifférents ; les opinions sur sa personne divergeaient de plus en plus… jusqu’à son arrestation, sa mort sur la croix.
La figure emblématique de cette division fut le groupe même des 12 apôtres et l’attitude de Judas, le traître.
On peut supposer aussi que dans les familles de Judée et de Galilée, s’opérait un tel phénomène : on était pour ou contre Jésus.
Et les débuts de l’Église, comme toute son histoire, furent émaillés de divisions, de débats internes : des conciles furent souvent nécessaires pour retrouver une unité… demeurant toujours fragile.
Durant les 2000 ans de la vie de l’Église, des opposants aussi surgissaient régulièrement pour combattre les chrétiens, il s’agissait alors de persécutions.
Aujourd’hui encore, tout près de nous, des familles se divisent à cause des convictions religieuses des uns et de l’incroyance des autres. Dans ce climat, les enfants, premières victimes, sont perdus…
Jésus avait-il voulu cela ? Non. Par contre, il prévient les siens que cela arriverait tout ou tard.
Mais plus fort que tout, a demeuré et demeure, le FEU que Jésus est venu allumer sur la terre ; le FEU de son Amour brûlant, le FEU de son message embrasant les erreurs, le FEU de sa résurrection qui fait dépasser toutes les forces de mort.
Ce FEU, mes amis, c’est son Esprit Saint, qui depuis notre baptême et notre confirmation fait de nous des témoins ardents du Christ… du moins, je l’espère !
Parce que être chrétien ce n’est pas nous contenter du sermon du curé ; vous comprenez !
Le pire pour un chrétien c’est la tiédeur… la mollesse des convictions… la modération des engagements… la trop grande tempérance de notre témoignage…
= Prenons au sérieux le sentiment profond du Christ qui nous dit aujourd’hui : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! »
Vendredi soir, à Hiri Besta, j’ai été attiré par le nom d’une banda très dynamique qui déambulait dans nos rues avec force sono et rythmes très sympa ; cette banda s’appelait BURRUNBA. En basque c’est le vacarme, le grand bruit.
Cela me faisait penser à ce que le pape avait dit lors des JMJ de Rio, en 2013 ; il avait incité les jeunes catholiques à, je le cite, mettre un peu de « pagaille » pour sortir l’Église de sa torpeur.
Pas de torpeur dans l’Église, dans notre paroisse et en chacun de nous ! Mais du FEU : une FOI VIVANTE pour une ÉGLISE TOUJOURS PLUS VIVANTE !
BURRUNBATEN BEZALA !
Tenez ! Tout le contraire de Pokémon Go : je sais bien que le périmètre extérieur de notre église, comme celui de la mairie sont des Pokestop où on peut faire le plein de Pokeball… mais pour quel résultat ? Des jeunes rivés à leur portables pour faire la chasse aux Pokémons ; plus on attrape d’espèces de Pokémons plus on remplit le Pokédex et on les rend plus vigoureux en les bourrant de bonbons et de poussières d’étoiles et on les combattre dans une arène…
Le contraire du feu qu’on attend des jeunes alors que leur cœur, leur intelligence et leurs talents pourraient embraser d’idées et d’amour leurs lieux de vie, nos lieux de vie.
Beaucoup le font, heureusement ; et je ne suis pas automatiquement contre ce qui est jeux modernes… mais attention à leurs conséquences sur les cœurs et les esprits… sur le rapport au virtuel et au réel.
En revanche l’église et la mairie ont des portes qu’il faut franchir pour faire le plein, non de Pokémons, mais de foi, de recul, de calme, de prière ; de citoyenneté, de sens des autres, de respect des personnes et des biens.
Quand on fait halte à l’église et à la mairie, on fait grandir le feu de l’amour et on chasse loin de soi le feu qui tue ! Car l’église et la mairie n’enrôlent pas, n’endorment pas, ne poussent pas à la haine et au terrorisme. Toutes les deux, chacune dans son domaine, font acquérir la vraie liberté et la belle stature de chacun.
Il est temps de redonner à nos enfants et nos jeunes, une structuration de personnalité et de vie ; des repères d’équilibre ; et toujours l’amour comme réponse à la haine.
C’est aussi la vocation de nos fêtes, qui nous font sortir de nos écrans pour nous rencontrer à visage découvert et partager nos émotions et notre joie de vivre, à oublier ce qui nous divise et parfois à nous réconcilier ou à nous rencontrer avec plus de respect…
Ces parenthèses de fête, profanes comme religieuses, balisent nos vies et nos empêchent d’aller dans le mur. Il faut veiller, comme à un trésor, à la qualité et la belle tenue de nos fêtes et cela dès le plus jeune âge.
Nos fêtes sont une respiration au milieu de nos urgences. Une goutte de ciel dans l’océan de nos soucis terrestres.
Car elles sont des cadeaux que nous fait Dieu, lui qui aime nous voir ensemble souffler sur les braises de l’amour… pour que son Feu remplisse nos cœurs… et que nos cœurs réchauffent le monde.
Amen