Avec Manex Barace en huit épisodes -
Une escapade au Viêt Nam - V -
Dans le vif du sujet
Vendredi : Premier déjeuner en ville. Personnellement je ne vois pas de grandes différences entre les cuisines des pays asiatiques que j’ai visités à ce jour. Ni de différence notoire dans la gastronomie vietnamienne que nous serons appelés à goûter deux fois par jour durant ce séjour, toujours dans un endroit différent.
Cet après-midi, une visite des plus importantes, du point de vue vietnamien, le Musée dit des Vestiges de la guerre du Vietnam, celle menée par les Américains en croisade contre le communisme. Trophées de guerre disséminés à l’extérieur du bâtiment, dont avions de chasse et tanks américains. Dans les salles du musée proprement dit, l’horreur de la guerre avec des objets, des documents, des photographies qui firent la Une des journaux (atrocités, bombardements au napalm, agent orange…) du début des hostilités aux accords de Paris (1973) qui annonçaient une ère de paix après des dizaines d’années de conflits… Curieusement, dans un espace représentant le système concentrationnaire américain de l’époque, que fait la guillotine utilisée lors de la présence française, soit jusqu’en 1954 ?
Se frayant comme il le peut son chemin dans les embouteillages perpétuels, notre autocar s’arrête un instant pour les photos, devant le Palais de la Réunification, symbole de la victoire du nord sur le sud. Rapide passage devant la cathédrale de Saïgon située dans le district numéro 4 d’Hô Chi Minh-Ville (la ville en compte 24), qui bénéficie d’un tel ravalement qu’elle est invisible sous des toiles de protection, donc inaccessible bien sûr, de la poste centrale d’époque coloniale toujours en activité, et vue à la nuit tombée, de l’opéra et de l’Hôtel de Ville, gardé par une statue d’Hô Chi Minh. Dîner et coucher, il fera jour demain…
Samedi : Mieux reposé que la nuit précédente après cette visite express « à la chinoise » de l’ancienne capitale du sud, où il y aurait tant de choses à voir ; aujourd’hui départ vers le delta du Mékong, vers le sud, « grenier à riz » du Vietnam. Mais que font tous ces gens, en voiture, à moto, zigzaguant sans pour autant ralentir dans la cohue ? Ils semblent zen, attendent leur moment, ne klaxonnent guère. Des pros du volant ou du guidon, parfois à trois ou quatre sur leur motocyclette. Une petite heure et arrêt dans un village pour visiter un curieux temple caodaïste, « religion » universelle (voir chapitre précédent).
Du delta nous ne verrons que quelques maisons sur pilotis sur un bras du fleuve dans un village de pêcheurs, mais profiterons d’une promenade en sampan à travers les canaux. Ici et là, des terres cultivées cachées par la végétation. Au menu du déjeuner, un poisson à oreilles d’éléphant (ressemblant à une daurade), divers plats cuisinés au lait de coco (d’après le menu). Sur la route du retour, intéressante visite d’un atelier de fabrication d’objets laqués. Les repas sont pris, midi comme soir, à une heure avancée ou tardive, en fonction de la distance à parcourir et surtout de la durée du trajet, jusqu’au restaurant. Pour la boisson, à chaque étape sa bière locale. Les Vietnamiens ont une préférence pour ajouter des glaçons dans leur verre de bière, servi à température ambiante. On s’adapte.
Dimanche : Jusqu’à présent, survol plutôt rapide que découverte approfondie du sud du pays… Nous quittons ce matin le sud pour la région du centre. Vol VN112 vers Da Nang opéré par Vietnam Airlines à bord d’un Airbus A321. Bagages récupérés, nous ne ferons ce matin que traverser la ville de Đà Nẵng en longeant la rivière Han puis la mer. Résidences déjà construites succèdent aux complexes en phase d’édification et à des bouts de plage encore vierges. Les propriétaires, souvent étrangers, attendent que montent encore les prix des terrains avant de les revendre. Đà Nẵng aiguise les appétits des promoteurs. Le Vietnam est pourtant un pays communiste ?
En route pour Hội Ân notre étape du soir avec un nouvel autocar et un nouvel équipage - conducteur et assistant dont le rôle principal est de placer un escabeau lors des montées et descentes des passagers - premier arrêt, comme tous les autocars de tourisme devant un magasin (plutôt une venta de chez nous, style XXL) proposant des produits en soie naturelle, des perles, du thé, des pierres semi-précieuses... Si la qualité semble de mise, les prix (pour les touristes) aussi.
Quelques dizaines de kilomètres de rizières plus tard, nous approchons d’Hội Ân. Arrêt photos sur la route demandé ! Des buffles pataugent dans les rizières. Sont-ils en train de travailler ? Non, ceux-là tout au moins sont bien en évidence à portée des touristes, invités à s’approcher pour photographier, voire chevaucher les animaux. Si pas quelques dizaines de milliers de Dong (en fait quelques euros), pas de photos…
Hội An est située à trente kilomètres au sud de Đà Nẵng, sur le fleuve Thu Bồn, quasiment à son embouchure. La vieille ville est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1999. Hội An était une ville prospère, située sur les routes maritimes du commerce de la soie. Elle connut une expansion à partir du XVe siècle, les riches marchands y installèrent des comptoirs et construisirent de grandes et solides maisons en bois. À la suite de l'ensablement de la rivière, l'activité du port a décliné au profit de celui de Đà Nẵng.
Un vrai atelier de fabrication de soie naturelle pour débuter la visite de la ville. Ai-je déjà indiqué que la température dépasse les 30° dès les premières heures de la matinée et descend rarement aux alentours de 20° ? Broderies bellement cousues, écharpes et autres confections en soie naturelle à prix semble-t-il plus raisonnables ici. Quelques artisans complètent l’offre, travaillant le bois, façonnant des chapeaux de paille, des lanternes… Nous sommes attendus à la sortie par des paysannes portant leurs double balanciers remplis de fruits. Photo gratuite si achat. Circulation motorisée interdite entre 11 heures et 15 heures dans la vieille-ville.
Déambulation à pied à travers les ruelles pour trouver le restaurant. Quelques pagodes sur notre chemin. Après le déjeuner, nous continuons de même dans l’ancienne ville de Hội An, sanctuaire chinois ici, pont japonais (Chùa Cầu) couvert datant de 1593 plus loin, visite de la maison Tan Ky qui serait la plus ancienne construction encore debout et habitée, berges du fleuve. La nuit tombe déjà, il est seulement un peu plus de 17 heures. Hébergement pour la nuit à l’Oriental Boutique Hôtel, situé presque en dehors de la ville. En attendant de partir dîner en ville à pied, piscine !
