5ème DIMANCHE DE PÂQUES C
Aimer, toujours aimer ! L’amour, toujours l’amour ! N’y a-t-il pas, aujourd’hui, une exagération à toujours parler d’amour à l’Église ? Certains, même parmi des jeunes, sont nostalgiques d’une religion qui insistait avant tout sur les devoirs des chrétiens, sur les commandements de Dieu et de l’Église. Au moins, on savait ce qui était bon et ce qui était péché, et ainsi il y avait plus d’ordre et on respectait mieux la morale !
Tandis qu’à force de parler d’amour, on risque de tout diluer dans une religion avant tout sentimentale.
Le piquant, aujourd’hui, c’est que Jésus parle d’amour en donnant un commandement à ses disciples ! Mais peut-on aimer sur commande ?
Reconnaissons d’abord que nous mettons souvent n’importe quoi sous le mot « amour ». La langue française, ici, ne nous aide pas. Elle ne connaît qu’un verbe : j’aime Dieu, ma femme, mes enfants, mais aussi j’aime le chocolat ou le fromage ! Nous le savons, l’amour entre deux êtres humains ne se réduit pas au sentiment genre « coup de foudre », ni au phénomène des « atomes crochus », ni non plus à l’utilisation du corps de l’autre pour satisfaire un « besoin sexuel ». Sans doute, ces réalités font partie de l’amour, mais celui-ci les dépasse en les comblant.
L’amour est ce qu’il y a de plus vital pour tout être humain et c’est en même temps ce qu’il y a de plus exigeant, car l’amour ne dit jamais « assez ». On n’a jamais fini d’être aimé et d’apprendre à aimer. Retenons l’une ou l’autre exigences de l’amour vrai.
= Aimer, c’est « se décentrer ». Pour l’enfant, tout tourne autour de lui. Il est le centre de son monde. L’éducation lui fera découvrir qu’il doit sortir de son petit cercle fermé pour s’ouvrir aux autres. On appelle cela la socialisation.
= Aimer, c’est ensuite « vivre avec ». Bien sûr, quand on aime, on recherche la présence de l’autre. Mais cela ne suffit pas. Il faut accepter l’autre tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts. C’est accepter de faire route ensemble, de surmonter les difficultés de cette route. C’est apprendre à donner et à pardonner. C’est donc payer de sa personne, s’engager concrètement. C’est s’oublier soi-même, faire passer l’autre avant ses petits caprices.
C’est bien cet amour-là que Jésus a vécu, avec une plénitude qui nous dépasse, sans doute, mais qui reste un don extraordinaire qu’il n’arrête jamais de nous proposer gratuitement. À nous de l’accueillir pour apprendre à aimer « comme lui ».
MEDITATION
Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples…
Judas vient de sortir.
Tu sembles plus à l’aise, Seigneur ; tu laisses ton cœur s’épancher.
Ceux qui restent là maintenant avec toi sont des êtres fragiles sans doute,
mais ils t’aiment profondément.
Tu peux leur dire en toute vérité : Vous êtes mes amis ! (Jean 15, 14-15)
Par ailleurs, le départ de Judas sonne ton heure.
Maintenant tout va s’enclencher rapidement.
Il est donc temps de livrer tes derniers messages.
Maintenant le Fils de l’homme est glorifié.
Que veux-tu dire, Seigneur, par ces mots ?
La gloire, dans la Bible, c’est le « poids » d’un être, sa valeur profonde.
Qui est cet homme ? s’étaient demandé parfois les Apôtres et les foules
devant les prodiges que tu accomplissais.
Pierre, éclairé par le Père, avait pressenti la vérité :
Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! (Matthieu 16, 16)
Mais avait-il bien compris ce qu’il affirmait ?
Les heures qui viennent vont apporter la pleine réponse.
Ta passion et ta résurrection vont révéler que ce fils de l’homme que tu es
est aussi vraiment le Fils de Dieu ! (Matthieu 27, 54)
Le centurion romain le proclamera en te voyant mourir.
Et Dieu est glorifié en lui.
En allant librement vers la mort, tu nous révèles le cœur de Dieu,
ce Dieu qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils (Jean 3, 16).
Dieu est amour. Il a envoyé son Fils pour que nous vivions par lui (I Jean 4,9).
Tu es, Jésus, le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis (Jean 10, 11).
Toute ta vie a été une glorification de Dieu, un témoignage de son amour.
Mais en ces dernières heures, tu vas jusqu’au bout. (Jean 13, 1)
Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres !
C’est la conséquence logique, si nous voulons être tes disciples.
Donne-nous, Seigneur de glorifier Dieu,
de le manifester, en aimant comme toi.
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ND de la Bidassoa
VENDREDI 06 MAI 2016 |