« Comment peut-on remercier Dieu ? »
Voila la question que l'abbé Jean-Marc Lavigne a eu la surprise, et la joie !..., d'accueillir à l'issue du baptême d'un tout petit enfant.
Non, ce ne sont pas les heureux parents du bébé qui ont posé cette belle question ! (le baptême de leur enfant est aussi un remerciement !)- Elle vient d'un grand jeune homme, bientôt vingt ans et cousin de la jeune maman.
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« Il y a beaucoup de façon de remercier Dieu, la première est d'assister à la messe, « l'Eucharistie » qui veut dire remercier, « action de grâce ». Il faudrait qu'on en parle. Tu peux me dire pourquoi tu cherches à remercier Dieu ? »
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« Tout mon entourage et moi-même reconnaissons que je suis vivant, aujourd'hui, par miracle ; j'ai eu un accident de voiture où j'aurais dû perdre la vie ou rester gravement handicapé. »
Les photos de ce qui reste de sa voiture sont sans appel !
Il n'a aucun souvenir de ce qui c'est passé cette nuit de février où il s'est écrasé contre un mur ; d'après les enquêteurs de la police, le seul phénomène accidentogène était une très forte pluie ; sans témoin, personne n'a compris ce qui avait bien pu lui arriver.
Il souffrait de plusieurs fractures et divers traumatismes, dont crânien, et son cerveau était rempli de sang. Il est resté une semaine dans le coma et, à ce stade, le monde médical ne pensait pas qu'il survivrait.
Grâce à Dieu !.... pense-t-il, et tous les siens aussi (bien que peu pratiquants), sans renier les bons soins qu'il a reçus, il est sorti du coma. Il est resté cinq mois hospitalisé pour soigner ses multiples fractures, le risque handicap des jambes (fracture du bassin) n'était pas encore écarté. Il est toujours en soin pour récupérer une totale autonomie.
Actuellement, il ne peut toujours pas courir. Mais il est vivant !... pourrait-on objecter. Oui, mais voilà, il a choisi de servir dans l'armée et de surcroît, dans le corps des parachutistes où une excellente condition physique est impérative !.... alors, pour l'instant, il met toute son énergie à bien travailler à sa rééducation car, même si aucune séquelle n'est visible, il n'a pas entièrement récupéré la mobilité et la force.
Durant cette situation dramatique, et encore aujourd'hui, son corps d'armée a été, et reste, pour lui et sa Maman, un grand secours autant amical que pratique. Il aime la camaraderie vécue dans l'armée. Bien sûr, il y a des conflits, comme entre tous êtres humains, mais l'esprit de corps prédomine. Il a cette belle réflexion :
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« Il ne faut pas s'arrêter aux défauts ; il faut regarder les qualités »
Il est très conscient des risques de ce métier, cependant la défense et la protection de son pays, la France, qu'il aime et à qui il est reconnaissant, sont de fortes motivations depuis son adolescence. Même engagement vis à vis d'autres peuples en danger.
C'est un « actif », il a le sport « dans la peau » et il en est totalement privé ! Mais c'est surtout son entraînement de parachutiste qui lui manque !.... l'adrénaline !.... Il lui reste le goût de la nature ; il aime s'y promener entre les séances de kiné.
Petit retour en arrière, le jour du baptême de son petit cousin.
Rendez-vous est pris pour le jour-même, et c'est ainsi qu'il a commencé à suivre une catéchèse avec l'abbé Jean-Marc, à raison d'une rencontre, en principe, tous les quinze jours.
Il est baptisé mais n'a pas été catéchisé. Comme beaucoup de baptisés, (dommage !...) il n'était entré dans une église que pour accompagner baptême, mariage ou obsèques (bon, c'est au moins ça !...).
Cependant, il avait une petite « pratique » personnelle qu'il ne mettait pas sur le compte de la foi. Pour tous les sauts qu'il a effectués, dans l'avion, il demandait la protection de Saint Michel, patron des parachutistes.
Durant le saut lui-même, rien.... moment exceptionnel, d'une minute à une heure, dans les airs, hors temps, hors limites matérielles.....
Arrivé au sol, il remerciait Saint Michel et lui racontait le déroulement de son saut, objectivement, en constatant ce qu'il avait bien réussi et ce qui n'allait pas.
Son terrible accident, le fait que sa famille, la police et les médecins ont utilisé le mot « miraculé » l'ont conduit à s'approcher de Dieu en interrogeant un prêtre, l'abbé Jean-Marc.
Leurs rencontres, très riches (ce jeune homme a beaucoup de conversation ! (note du rédacteur) lui apportent la connaissance et la compréhension de ce qu'est notre foi chrétienne.
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« Mais, attention, la foi peut être fragile ! »
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« Ah, non ! Je sais que, maintenant, je crois pour toujours ! »
A présent, il réalise la différence d'être « présent » à la messe et non « spectateur » ; si un jour, il se marie, le sacrement, la messe seront le plus important de « leur » démarche. De plus, sa mère, jusqu'alors peu pratiquante, le suit et ils ont, ainsi, de beaux échanges.
L'abbé Jean-Marc le prépare à communier pour la première fois et à recevoir le sacrement de la confirmation.
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« Pour l'instant, ma vie est très calme, trop calme !... je suis dans l'étape « patience ». J'ai tout perdu, travail, promotion, santé provisoirement, une voiture neuve où j'avais mis toutes mes économies, mais.... je suis vivant !.... J'ai le sentiment d'avoir beaucoup mûri d'un coup ; je vois la vie différemment et c'est bien. »
Petite pause ; il ajoute :
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« Le corps meurt mais l'âme demeure ».