" Notre périple durera plusieurs mois pour traverser le continent américain du nord au sud. Voyages fractionnés réalisés « en solo et sac à dos » à partir des années 1970."
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Et la suite ...
Saint-Louis (Missouri)
St. Louis n’est que la deuxième plus grande ville du Missouri, devancée par Kansas City la capitale. Port important sur le Mississipi navigable, elle est située à la limite orientale de l’état. Fondée en 1764 au confluent des grands fleuves Missouri et Mississipi par des commerçants français qui lui ont donné le nom du roi de France Louis IX (Saint-Louis), un emplacement stratégique pour l’expansion vers l’ouest des Etats-Unis. Une rive se trouve dans l’état du Missouri, l’autre dans celui de l’Illinois, à 400 kilomètres au sud de Chicago. La Gateway to the West (la porte vers l’ouest), une arche recouverte d’acier inoxydable faisant partie du Parc national de Gateway Arch s’élève devant le fleuve depuis 1965 et est devenue l’emblème de la ville. On y jouit d’une belle vue. En contrebas un très beau musée raconte l’histoire de la conquête de l’ouest. Adepte de restauration rapide ou pas, il ne faut pas s’abstenir de monter à bord d’un ancien bateau à roues à aubes comme ceux qui continuent à naviguer vers la Nouvelle-Orléans pour la plus grande satisfaction des voyageurs. Ambiance Lucky Luke garantie chez ce McDo original.
Moins de pollution depuis quelques années car la région s’est quelque peu désindustrialisée. La ville concentre tout de même les sièges sociaux et des usines de production d’entreprises importantes : Boeing, Monsanto, DaimlerChrysler, General Motors, Ford, Purina. Le meilleur (?) pour la fin : Anheuser-Busch (Budweiser et Energizer) dont la visite ne manque pas d’intérêt…
Est-ce l’original ou une copie ? Le Spirit of St Louis trône dans le hall de l’aérogare de l’aéroport. L’aéronef qui permit à Charles Lindbergh la première traversée transatlantique sans escale est également exposé au Smithsonian Institute à Washington… Saint-Louis se trouve édifiée sur une faille tectonique, ce qui l'expose à des séismes, généralement faibles. Les sismologues estiment qu'un tremblement de terre de magnitude 6 peut arriver d'ici à 2040 et pourrait faire d'importants dégâts dans la ville.
La Nouvelle-Orléans (Louisiane)
Fondée par les colons français chassés du Canada en 1718, New-Orleans est la plus grande ville de l'État de Louisiane et a conservé un certain goût de vivre européen. La ville est située sur les bords du Mississipi, non loin de son delta, sur les rives sud du lac Pontchartrain, nichée au creux d’une boucle du Mississipi qui méandre lentement dans les bayous. C’est une ville assez facile à parcourir, du moins dans l’ancien French Corner (Quartier français). C’est là que se trouvent les principales curiosités, les vieilles maisons, le marché français où légumes et fruits se vendent à prix d’or. Des excursions sur le fleuve permettent de découvrir les ports et les bayous tout proches. S’il est un musée à ne pas manquer, c’est évidemment celui du jazz. Le soir tous les genres musicaux s’écoutent à la Nouvelle-orléans. Et, surprise, un des rares endroits aux Etats-Unis où il est possible de converser en français !
La comparaison n’est peut-être pas excellente. Pour moi la Californie et la Floride me font penser à la Côte Basque et à la Côte d’Azur : dans les deux régions de l’ouest, le climat est océanique ; dans celles de l’est, le climat est plus chaud et ensoleillé. La Floride est pour beaucoup d’Américains et Canadiens la porte du soleil, aux noms qui font rêver lorsque l’hiver est rude dans le nord : Miami, Palm Beach, Cap Kennedy, Daytona Beach, Orlando, la culture de agrumes, les parcs d’attractions.
Orlando (Floride)
Située presque au milieu de la Floride, Orlando est un bon endroit pour séjourner et un excellent point de départ pour se rendre dans les parcs thématiques (rêve, fantaisie à Magic Kingdom de Disneyland, Epcot, Disney’s Animal Kingdom, Disney Springs, et les autres tels the Wizarding World of Harry Potter, Universal’s Islands of Aventures…) ou centres commerciaux gigantesques, à chacun ses priorités. De très bons souvenirs d’Epcot où le visiteur fait un tour du monde « résumé » sur quelques centaines d’hectares, avec ses quartiers français, espagnols, italiens, mexicains, chinois, japonais et ainsi de suite. Dépaysement garanti. Depuis Orlando il est facile de rejoindre le monde de la science et de visiter certaines installations du centre spatial de Cap Kennedy, presque voisin de la petite ville de Titusville, sur la côte. Titusville est la ville où furent érigés les premiers derricks à l’aube de l’industrie pétrolière. Vers le sud, une suite de plages toutes plus accueillantes les unes que les autres, dont St-Augustine plus ancienne ville de l’état, moins envahies par le tourisme de masse que Miami.
Miami et Miami Beach (Floride)
Ne pas trop se fier aux distances telles qu’indiquées sur les cartes, même pour les villes. Hôtel situé sur Collins Avenue à Miami Beach : une simple ligne droite sur la carte, il suffit de ne pas se tromper de direction au sortir de chez le loueur de voitures de l’aéroport, mais malgré 20 kilomètres parcourus il n’est pas encore en vue…
Miami, Miami Beach, deux villes jumelles, la première sur la terre ferme, la seconde sur un chapelet d’îles reliées entre elles par digues et ponts, au milieu d’une végétation luxuriante. Luxe et farniente de rigueur pour les vacanciers qui ont les moyens… Avantage linguistique, du fait de l’établissement de dizaines de milliers de Cubains exilés, l’Espagnol est très couramment parlé. Il en est de même pour le Français dans la plupart des hôtels, la Floride étant très prisée de la clientèle canadienne durant l’hiver beaucoup moins rigoureux ici (l’hiver est d’ailleurs la haute saison !). Durant la journée, outre les longues plages sablonneuses, visite de la Jungle des perroquets, du Seaquarium, les attractions les plus connues. Le soir, au moins une fois, assister à quelques parties de pelote au Miami Jai Alai Fronton malgré le fait que la grande époque des pelotari venus du Pays Basque est révolue. La Cesta Punta sert toujours de support aux paris acharnés.
Est-il possible de connaître complètement un pays en le parcourant mais sans s’imprégner du quotidien de ses habitants ? C’est ce que l’on est amené à faire le plus souvent en se contentant de ne découvrir que « ce qui est prévu au programme ». Cas le plus fréquent pour qui effectue un voyage organisé. Par chance (ou plutôt pour des raisons financières) lors de mes voyages autour du monde avec un simple sac à dos sans oublier un appareil photo numérique (à l’époque), j’ai souvent réussi à rencontrer des autochtones et découvrir (un peu) leur vie. Particulièrement utile aux Etats-Unis où logement et nourriture sont très chers par rapport à la qualité…
Bonnes ou mauvaises rencontres ? Question de chance.
Chance en débarquant à la tombée de la nuit pour la première fois à New-York de rencontrer un jeune couple me proposant de les rejoindre à leur domicile pour passer la soirée en attendant l’heure du départ de mon autocar de nuit. Grosse chance au sortir du métro vers minuit en plein Harlem qu’une patrouille de police me raccompagne sur le quai après m’être fait copieusement cracher dessus par quelques personnes (je m’étais trompé de sens et au lieu d’aller vers le sud pour aller au domicile du couple, j’avais pris une rame qui remontait vers le nord). Chance au Y.M.C.A. (Young Men Christian Association) de Chicago que le brave Noir de la réception accepte que je puisse retourner dans ma chambre alors que c’est contraire au règlement et qu’il risque sa place (sorti le matin pour aller prendre un petit déjeuner, trouvé la serrure de la chambre bloquée au retour. Pour pouvoir y re-entrer, payer d’avance la nuitée suivante. D’accord, mais pour pouvoir payer il me faut d’abord aller chercher l’argent qui s’y trouve…). Chance à Miami, après près de 24 heures de voyage en autocar, d’être pris en charge par le médecin du Jai Alai pour soigner des brûlures et des cloques (je m’étais endormi au bord de la piscine en attendant l’arrivée du pelotari qui devait me loger, lequel jouait durant toute la journée). Chance au comptoir de l’office du tourisme de la Nouvelle-Orléans, en quête d’un lit au Y.M.C.A. Une personne inconnue m’interpelle et me donne un billet de 20 dollars pour que je puisse me loger dans un endroit « plus décent ». Chance également à l’office du tourisme de Washington, où le responsable sera très heureux de m’inviter à dîner chez lui dans son pavillon situé dans l’état de Virginie afin que nous puissions échanger sur nos cultures (et en plus il viendra me chercher en voiture !). Chance de rencontrer des compatriotes français ou basques, à New-York, Saint-Louis, San Francisco et autres villes de Californie lors d’un voyage d’étude de faisabilité d’une tournée. Chance que le conducteur d’un bus m’ait attendu à Tehuantepec alors que quelques mexicains-mayas me poursuivaient avec leur machette (j’avais « volé » des photos de personnes sans leur consentement…). Chance de pouvoir m’agripper à un arbuste rabougri lors d’une glissade en escaladant la pente du Huayna Picchu pour mieux photographier le site de Machu Picchu. Chance lors d’une baignade dans un ruisseau au Venezuela que les piranhas habituellement présents dans les cours d’eau ne se soient pas manifestés (je n’avais heureusement aucune écorchure).
Au cours de ce(s) voyage(s) aux Etats-Unis nous n’avons pas évoqué le travail ! Et pourtant les Américains ne sont pas tout le temps en vacances. Ils bénéficient de beaucoup moins de jours de congés que les Européens, notamment les Français… Retour au point d’arrivée, New-York, près de 24 heures de voyage en autocar Greyhound. Avec un arrêt dans la capitale fédérale.
Washington, D.C.
50 états + 1 district fédéral = les Etats-Unis d’Amérique. La capitale administrative n’est pas située dans un état de l’Union plutôt que dans un autre, mais dans le District de Columbia. Pas de jaloux ! Rien ne ressemble à Washington DC. Cette ville est connue aux quatre coins du monde pour ses monuments et mémoriaux emblématiques, ses musées incroyables (et gratuits), ses passions politiques, ses ambassades étrangères, ses quartiers historiques et ses universités réputées. La première industrie du district fédéral n’est pas polluante puisqu’il s’agit de l’utilisation de la matière grise. Une ville agréable à parcourir, l’automne surtout, après les chaleurs du printemps souvent et de l’été presque toujours, et avant les rigueurs de l’hiver, qui peut être très froid. Il n’est pas rare de voir des patineurs évoluer sur les eaux gelées de la rivière Potomac aux mois de janvier et février. En automne les teintes vertes des nombreux jardins publics et privés, les dégradés de roux des feuillages des arbres offrent d’extraordinaires tableaux dans le centre historique ancien, que l’on découvre aisément à pied.
La plupart des monuments, très fréquentés par les touristes américains et étrangers, sont regroupés autour du National Mall, un grand parc parcouru par une avenue axiale et un immense plan d’eau, fermé aux extrémités, à l'ouest par le Lincoln Memorial, et à l'est par le Capitole. Au centre du Mall se dresse le Washington Monument, un grand obélisque construit au 19e siècle et dédié à George Washington, premier président des États-Unis. Une particularité qui n’est pas pour déplaire, aucun bâtiment ne peut être d'une hauteur supérieure à ce monument, ce qui explique qu'il n'y ait aucun gratte-ciel à Washington D.C. ! La ville a également beaucoup de monuments officiels comme le Capitole, qui mérite la visite, et la Cour Suprême toute proche, de style inspiré de l'architecture classique gréco-romaine. On y trouve aussi non loin la Maison-Blanche, au 1600 Pennsylvania avenue, siège central de l'administration américaine et résidence officielle du président. Sur les côtés du Mall se tiennent les monuments mémoriaux dédiés aux fondateurs et grands présidents des États-Unis : le Jefferson Memorial, le Lincoln Memorial, le Franklin Delano Roosevelt Memorial.
Nous voici presque rendus à notre point de départ, New-York est à seulement quatre heures d’autoroute de Washington en direction du nord. Nous avons le choix : retourner en Europe, ou continuer notre découverte des Amériques, en allant vers le sud. Ce sera notre choix. Notre prochaine étape nous conduira au Mexique.