" Faire mémoire d’un prêtre qui est décédé, rendre hommage aujourd’hui au père Emile HARGNORDOQUY c’est..."
Faire mémoire d’un prêtre qui est décédé, rendre hommage aujourd’hui au père Emile HARGNORDOQUY c’est espérer très fort qu’il est désormais dans la joie de son Maître, le Christ ressuscité.
Et en quelque sorte, son arrivée au ciel, est identique à l’attitude de Marie et Joseph qui présentent Jésus au Temple.
Oui, il entre au Temple qu’est le ciel en présentant sa manière d’avoir pris le Christ dans ses mains, entre ses bras. Le prêtre, le père Emile, a pris dans ses mains le pain de vie, le Christ, pour nous le présenter, c’était sa présentation du Seigneur dans cette église comme dans les autres églises de notre paroisse à Hendaye, Béhobie et Biriatou sous la tendre protection de Marie, Notre Dame de la Bidassoa.
Le père Emile en nous offrant le Seigneur n’avait pas deux tourterelles et deux colombes, mais sa façon si particulière de vivre l’Eucharistie avec tout son corps. « Sur ressort » disaient certains.
Merci père Emile pour toutes les messes que tu as célébrées pour nous, au milieu de nous, dans les week-ends d’aumônerie de jeunes comme en paroisse. Dans tous les lieux où tu as été nommé, tu as présenté le Seigneur, tu l’as même représenté ; et ton obéissance aux diverses nominations ont prouvé que tu étais disponible pour mettre en avant, en avant de toi, le Seigneur à faire rencontrer et aimer. Ici, à Hendaye, tes débuts comme curé ont été difficiles, nous en sommes reconnaissants.
A la fin de sa vie cette terre, le père Emile a peut-être pu dire au plus profond de lui-même, comme le vieillard Siméon : « Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations… »
Oui, la joie du prêtre, la joie du père Emile, c’est de voir dans vos regards et dans toute votre vie, les traces agissantes du Seigneur ; et du Seigneur « lumière » qui transforme vos vies, qui vous fait espérer malgré la nuit des difficultés, qui vous repartir et avancer malgré le choc des épreuves. « Mes yeux ont vu le salut ! »
Il le voyait avec ses yeux rieurs d’enfant émerveillé et aussi avec son cœur tout donné à la mission, même quand c’était difficile, même quand il n’était pas compris ou suivi.
Merci père Emile d’avoir rencontré Dieu en nous rencontrant.
Il est beau de rendre hommage à notre ancien curé le jour où le Christ est reconnu comme la lumière qui éclaire les nations.
Ce n’est pas le prêtre qui doit être sous la lumière des projecteurs ; c’est le Christ. Le prêtre, lui, désigne, montre, offre le Christ ; il le fait conscient de ses qualités et de ses limites. Le prêtre reste un mystère pour lui-même… mais vous avez à le trouver autant sur les marches et les trottoirs que dans l’église, autant dans la rue que dans les sanctuaires, autant chez vous que dans son bureau, comme pasteur, bon pasteur. La rigidité n’est pas le chemin que doit prendre le prêtre… le père Emile a été chargé de présenter le salut apporté par le Seigneur, car Jésus nous sauve, il sauve tout homme et tout dans l’homme. Votre curé en était persuadé et s’est donné pour cette noble cause, pour son Seigneur et pour vous.
Qu’il nous pardonne si nous ne l’avons pas bien compris ou assez aidé ou laissé seul ou moqué. Et pardonnons-lui ce qui a pu nous surprendre ou nous blesser ; il n’en était pas moins un homme tout en étant le prêtre. Et puis qui sommes-nous pour juger ?
Merci, père Emile de nous avoir supportés jusqu’à nous aimer ; merci de nous offrir ton pardon.
Depuis ses obsèques à Saint Etienne de Baigorry la semaine dernière, le corps du père Emile repose dans sa terre natale.
Mais il demeure lumière avec le Christ lumière des nations. Le plus vrai et le plus beau de notre curé brille toujours au soleil du cœur de Dieu ; il retrouve le Christ qu’il a servi ; et il peut se reposer sur son cœur.
Il peut chanter en dansant : « Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur, Alléluia ! »
Alors, chantons-le tous avec lui : « Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur, Alléluia ! » (ton par l’orgue et chanté par tous).
Amen